Le groupe armé État islamique, le djihad, la radicalisation : on en parle partout. Tout le monde est (ou pas) Charlie. Tout le monde a entendu parler des jeunes occidentaux qui s'envolent pour la Syrie. Tout le monde : pas seulement les adultes, les ados aussi.

Comme nous, les ados étaient sur les réseaux sociaux en octobre, lors des attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et d'Ottawa. Comme nous, ils se sont « informés », indignés, ont partagé. Ils savent, mais ont-ils compris ? Moins sûr.

Nous non plus, me direz-vous, nous n'avons pas tout saisi : vrai, trop complexe. Mais nous consultons des sources fiables, et usons de notre esprit critique pour discréditer les ô combien nombreuses fumisteries qui circulent, notamment sur le web.

Certains adolescents font exactement la même chose (chapeau !). Mais beaucoup s'en remettent aux réseaux sociaux.

Le hic, c'est que sur Facebook, rien ne distingue l'information vérifiée de l'opinion déguisée en information.

Pour certains adolescents, en matière de terrorisme et de sécurité, l'analyste Stéphane Berthomet et Mathieu de Laval, blogueur de sous-sol tenant de la théorie du complot, sont sur le même pied. Pire encore, souvent le conspirationniste l'emporte.

Le fameux et mystérieux algorithme de Facebook qui détermine ce qui s'affiche dans le fil d'actualité se charge du reste. Plus l'internaute aime un sujet, plus le programme l'expose à ce même point de vue... et plus l'adolescent diminue ses chances d'être exposé à une information fiable.

Pour faire contrepoids à cette désinformation, il reste les parents et les enseignants. Les premiers ne se sentent pas tous habilités à le faire, les deuxièmes (en supposant qu'ils disposent d'une case horaire pour le faire), non plus.

Résultat ? Les jeunes, le coeur de la cible de l'EI, nagent en pleine confusion.

Évidemment, ce n'est pas parce qu'on est mal informé qu'on se laisse automatiquement séduire par le djihad. N'empêche, un adolescent averti en vaut deux. Reste à trouver le canal d'information approprié.

Aborder les problèmes avec lucidité et proposer des solutions, c'est la mission que s'est donnée notre magazine. Curium veut stimuler l'engagement et favoriser la réflexion sur l'avenir de notre société et sur les rôles que les jeunes sont et seront amenés à y jouer.

Et si vous doutez de la capacité des adolescents de faire bouger les choses et d'innover, c'est qu'il y a longtemps que vous n'avez pas discuté avec l'un d'entre eux. Venez donc faire un stage chez Curium. Vous serez convaincus.