Alors que le virus Ebola, ayant déjà tué plus de 3800 personnes, continue de se propager en Afrique de l'Ouest, les autorités de santé publique canadiennes s'empressent de nous rassurer : le virus serait facilement contenu s'il parvenait jusqu'à nous. N'est-ce pas un peu curieux ? Non pas parce que ces instances ne sont pas crédibles. En effet, la science indique que l'on peut efficacement prévenir la transmission du virus lorsque les infrastructures et les protocoles appropriés existent.

Curieux, plutôt, parce que si notre gouvernement peut si facilement accomplir cette tâche avec les ressources à notre disposition, on doit alors se poser la question : pourquoi ne pouvons-nous pas en faire davantage pour aider les personnes qui meurent au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée ? Pourquoi restons-nous là à regarder alors que tant d'autres mourront dans les mois à venir ?

Malgré les multiples appels à l'aide lancés par Médecins sans frontières (MSF) et par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) aux pays développés, trop peu de support concret s'est matérialisé sur le terrain. Les reportages décrivent une situation alarmante. Des personnes malades se présentent à des centres de traitement débordés seulement pour se faire renvoyer chez eux, où ils risquent de transmettre la maladie à leurs proches. Quelle perspective terrible pour une personne infectée ! Non seulement son risque de mourir au cours des deux prochaines semaines est de 70 %, mais en plus, elle risque d'infecter les êtres chers qui prendront soin d'elle sans avoir accès au matériel de protection nécessaire à leur propre sécurité.

L'OMS estime que si la tendance actuelle se maintient, plus de 20 000 personnes auront été infectées au 2 novembre 2014. On estime qu'environ 70 % des personnes infectées durant cette éclosion en sont décédées. Ainsi, on peut prédire que d'ici un mois, 14 000 personnes seront mortes de l'Ebola à la suite de notre inaction face à une épidémie qui aurait dû être endiguée plus tôt. De plus, parce que les systèmes de santé s'écroulent, d'autres encore mourront de maladies traitables comme la malaria. Si nous n'agissons pas, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains prédisent qu'en janvier 2015, on comptera plus de 1,4 million de personnes qui auront été infectées par le virus Ebola.

Plus nous attendons, plus il sera difficile d'arrêter la propagation du virus.

Si nous croyons, comme société, qu'il est juste que les plus privilégiés aident les moins favorisés ; si nous croyons qu'il est important de s'arrêter pour appeler une ambulance lorsque quelqu'un s'écroule devant nous dans la rue, ou de s'occuper d'un enfant perdu dans notre voisinage ; si nous sommes prêts à aider un étranger sans attente de gain personnel ; si nous croyons que les autres devraient nous venir en aide si un malheur nous arrivait ; si nous croyons à tout cela, à la solidarité, à la protection sociale des plus vulnérables, à l'égalité, à tous les principes de base qui sous-tendent l'accès universel aux soins de santé et à l'éducation, alors nous devons agir.

Nous devons répondre aux appels de MSF, de l'OMS, de nos voisins en Afrique de l'Ouest et de notre propre conscience. Nous devons obtenir de notre gouvernement qu'il déploie des équipes médicales, militaires et de défense civile. Elles sont nécessaires pour construire des centres de traitement et des hôpitaux, pour former des professionnels de la santé, pour renforcer les infrastructures déficientes, pour aider à soigner des patients infectés par le virus Ebola et pour mettre un terme à cette crise avant qu'elle ne détruise des pays entiers. Les hommes, les femmes et les enfants de l'Afrique de l'Ouest ont besoin de notre aide. Nous pouvons et devons être là pour eux. Nous devons agir maintenant.



Runye Gan
, MD

Médecine Interne, Hôpital Anna-Laberge, Châteauguay

 

Noémie Savard, MD, Fellow en Santé publique et médecine préventive, Université McGill

 

Marie-Ève Beauregard, résidente en santé publique et médecine préventive, Université de Montréal

 

Pierre Bergeron, MD, PhD, Institut national de santé publique du Québec

 

Jean François Betala Belinga, MD, Msc, CSSS de Chicoutimi

 

Luc Bhérer, médecin du travail, Département de santé publique, CHU de Québec

 

Pierre-Olivier Boudreau, MD, CSSS Haute Côte-Nord, CHUS

 

Sonia Bourrellis, MD, Hôpital Anna Laberge

 

Frédérique Brouillard, médecin résidente, Université de Montréal

 

Nicholas Brousseau, MD, MSc, FRCP(C), Direction de santé publique de la Mauricie et du Centre-du-Québec

 

Gabrielle Bureau, MD, Programme de résidence en santé publique et médecine préventive, Université Laval

 

Evelyne Cambron-Goulet, MD, MSc, Université de Sherbrooke

 

Robert Carlin, MD, Direction régionale de santé publique des Terres-cries-de-la-Baie-James

 

Nicholas Chadi, MD, CHU Ste-Justine

 

Imane Cheriet, MD / résidente en santé publique et médecine préventive, Université de Montréal

 

Thomas Chevrier Laliberté, MD, Université de Sherbrooke

 

Martine Chicoine LeBel, MDCM, résidente, General internal medicine, McGill University

 

Joseph Dahine, MDCM, FRCPC, Président de la FMRQ, Résident en médecine de soins intensifs chez l'adulte, Université de Montréal

 

Kaberi Dasgupta, MD, MSc, McGill University Health Centre

 

Suzanne De Blois, MD, Spécialiste en médecine préventive et santé publique

 

Catherine Dea, MD, MSc, FRCPC

 

Geoffroy Denis, MD MSc FRCPC, Direction de santé publique de Montréal

 

Sylvie Desjardins, MD

 

Mylène Drouin, MD, Département de santé publique, Hôpital général de Montréal

 

Claire Gagné, médecin-conseil, Direction de santé publique de Montréal

 

G.Gamache, MD, Hôpital HAL

 

Céline Gariépy, MD

 

Véronique Gauthier, MD

 

Brenda Gentile, MD, McGill University

 

André Gervais, MD, Direction de Santé Publique de l'Agence de santé et des services sociaux de Montréal

 

Nathalie Granger, médecin, Hôpital Anna Laberge

 

Andrew Gray, MD, Médecin résident en santé publique et médecine préventive, Université McGill

 

Mathew Hannouche, MD, FRCPC

 

Assia Hassaine, MD, FRCPC, Allergologue-immunologue

 

Joelle Hassoun, MD, LL.M, Université de Sherbrooke

 

Sabrina Hoa, MD, Rheumatology fellow, Université de Montréal

 

Louis Jacques, médecin spécialiste en médecine du travail, Clinique de médecine du travail et de l'environnement, CHUM

 

Yun Jen, MD, CHUM

 

Marie Noelle Lachance, MD, Hôpital Haut-Richelieu

 

Christine Lacroix, MD,

 

Johanne Laguë, médecin spécialiste en médecine préventive et santé publique, CHUM

 

Louise Lajoie, M.D., M.Sc., médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, Direction de santé publique de la Montérégie, Professeur d'enseignement clinique, Département des sciences de la santé communautaire, Université de Sherbrooke

 

Mathieu Lanthier-Veilleux, MD, Direction de santé publique de l'Estrie

 

Isabelle Leblanc, MD, Médecine Familiale, Hôpital St-Mary's

 

Alain Lefèvre, MD, DSP de Montréal

 

Eric Litvak, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, Hôpital Maisonneuve-Rosemont

 

Benoit Malouf, MD, B.A., B.Sc.

 

Thomas Maniatis, Assistant Professor, Department of Medicine, McGill University

 

Emily Manthorp, MD, Université de Montréal

 

Pierre McCabe, MD, Hôpital Anna-Laberge

 

Lynn McLauchlin, MD, Family Medicine, McGill University

 

Sarah-Amélie Mercure, MD, résidente en santé publique et médecine préventive, Université de Montréal

 

Francois Milord, MD

 

David-Martin Milot, MDCM, Université de Sherbrooke

 

Sami Stéphane Mohanna, MD FRCPC, ASSS Outaouais

 

Cat Tuong Nguyen, MD, PhD, Direction de santé publique de Montréal

 

Romina Pace, MD

 

Sidonie Penicaud, résidente en santé publique, Université McGill

 

Stéphane Perron, MD, Direction de santé publique de Montréal

 

Marianne Picard-Masson, MD, Université de Sherbrooke

 

Joyce Pickering, MD, Department of Medicine, McGill University

 

Pierre A. Pilon, MD, Direction de santé publique de Montréal et Université de Montréal

 

Louise Pilote, MD PhD, McGill University

 

Raynald Pîneault, Professeur émérite, École de santé publique, Université de Montréal

 

Linda Pinsonneault, MD, MSc, FRCPC, Université de Sherbrooke

 

Sylvie Quirion, médecin spécialiste, Agence de santé de Lanaudière (Direction de santé publique)

 

Michael Quon, MD, McGill University

 

Marie-France Raynault, MD, CHUM, Université de Montréal

 

Faisca Richer, M.D., M.Sc., CMSQ, FRCPC, Directrice, Résidence de santé publique et Médecine préventive, Faculté de Médecine, Université McGill

 

Marie Rochette, MD, Direction de santé publique de la Capitale-Nationale

 

Andréanne Roy, médecin résident en santé publique et médecine préventive, Université de Sherbrooke

 

Maxime Roy, MD

 

Jessika Roy-Desruisseaux, MD, Psychiatre au CSSS-IUGS, Sherbrooke

 

Nessrine Sabri, MD, Internal Medicine, Lakeshore General Hospital

 

Myrill Solaski, MD, Pointe Saint-Charles Community Clinic

 

Vicky Tagalakis, MD MSc, Medicine, Jewish General Hospital, McGill University

 

Lynda Thibeault, MD, MSc, FRCP, Département de santé publique de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont

 

Nicolas Thibodeau-Jarry, MD, Résident en cardiologie

 

Jean-Pierre Trépanier, MD, Département de médecine sociale et préventive, Université Laval

 

Patrick Willemot, MD, CM, FRCPC, Médecine interne générale, Centre universitaire de santé McGill

 

Rémy Wong, MD, McGill University

 

Shang Zhu Zhang, MDCM, co-chef d'urgence, CSSS d'Argenteuil