Selon Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, parmi les problèmes auxquels le monde est actuellement confronté, les changements climatiques devraient être «au sommet de la liste des priorités mondiales». C'est la raison pour laquelle il a convié aujourd'hui les dirigeants de la planète à un sommet afin de travailler ensemble «pour que les changements climatiques soient une priorité absolue».

Effectivement, le réchauffement climatique constitue un vrai problème, mais le placer en première place parmi les priorités mondiales est un non-sens.

L'ONU le sait pertinemment de par son programme de consultations mondiales, «The World We Want», à travers lequel plus de 4 millions de personnes de toutes les nations ont été invitées à s'exprimer sur leurs priorités: un meilleur accès à l'éducation et aux soins, moins de corruption, plus d'emplois, un meilleur accès aux produits alimentaires. Les résultats de ces enquêtes placent les changements climatiques en dernier, à la 17e place de la liste des priorités mondiales.

Les politiciens se servent d'un alarmisme catastrophique pour étayer cette volonté de priorisation du climat à titre de «mission générationnelle».

Selon la déclaration de Ban Ki-moon, les changements climatiques impliquent «des risques considérables» et nous nous dirigeons tout droit vers un «cataclysme». Cela étant, selon le rapport du GIEC sur la projection des coûts des changements climatiques vers 2070, le coût total du problème ne dépasserait pas les 2% du PIB mondial. Il s'agit certes d'un problème, mais pas de la fin du monde, surtout si on compare ces coûts à l'enrichissement global prévu par l'ONU d'ici 2070, soit 800%.

Comparez ce coût aux véritables défis auxquels le monde est confronté. Il y a actuellement 1,2 milliard de personnes qui vivent dans une extrême pauvreté et qui ont grandement besoin d'une meilleure croissance économique. D'ailleurs, ces 30 dernières années, la Chine a sorti 680 millions d'individus de la pauvreté essentiellement grâce à l'usage, certes très polluant, du charbon - la plus grande réduction de la pauvreté dans le monde.

Malgré cela, des dirigeants occidentaux bien intentionnés iront à New York pour réitérer la même solution qui ne fonctionne pas depuis 20 ans: passer aux énergies renouvelables.

Considérons plutôt les faits réels. Les politiques climatiques de l'Union européenne coûtent annuellement 209 milliards d'euros. D'ici la fin du siècle, elles auront coûté plus de 18 000 milliards d'euros et n'auront permis qu'une modeste réduction (0,05 °C) de la hausse de la température globale de la planète.

Il n'est pas surprenant que les dirigeants africains venus à Washington le mois dernier aient affirmé leur volonté d'utiliser plus de charbon. Même le président de la Banque mondiale, qui ne cache pas ses inquiétudes envers le climat, a admis qu'«aucun pays dans le monde ne s'est développé uniquement avec des énergies intermittentes».

Cela ne signifie pas pour autant qu'il faille baisser les bras. Mais tant que les énergies renouvelables coûteront plus cher que les énergies fossiles, la problématique subsistera, et ce, même si les pays riches dépensent des centaines de milliards de dollars pour se sentir plus vertueux.

Au lieu de gaspiller des milliards sur les subventions actuelles, nous devrions plutôt investir davantage dans les innovations vertes afin de créer de futures générations d'énergies propres plus abordables. Une fois que leurs prix auront descendu sous celui des énergies fossiles, tout le monde passera aux énergies vertes.

Dans un monde où quatre millions de personnes meurent chaque année de l'utilisation du bois ou du fumier comme moyen de cuisson et de chauffage, et où la pauvreté, le manque d'eau potable et d'éducation, les maladies infectieuses et la malnutrition affectent des milliards de gens, nous ne pouvons pas affirmer sérieusement que le climat devrait être notre priorité.