La déconfiture du Parti québécois aux dernières élections porte les séparatistes à une analyse dichotomique du Québécois: ou il est séparatiste, ou il est peureux. Quoi que les péquistes en pensent, de nombreux citoyens du Québec envisagent un avenir plus intéressant dans la Confédération canadienne qu'à l'intérieur de cette peau de chagrin que serait ce qu'ils appellent leur pays.

La situation actuelle est beaucoup plus nuancée. La société québécoise n'est plus celle d'il y a 100 ou même 50 ans. Le colon est sorti du bois. Il s'est instruit, il a voyagé, il s'est frotté à d'autres cultures. Il a compris que la connaissance est un antidote à la peur. S'il y a des peureux, c'est bien vous, les séparatistes, qui sentez le besoin de vous enfermer dans cette maison aux murs bien étanches à l'abri du reste du monde.

Mesdames et Messieurs séparatistes, il existe un nouveau Québécois. Il est sûr de lui, il est instruit, il comprend bien qu'il est le produit de trois grandes cultures, la française, la british, l'américaine. Il n'est ni Européen ni Américain. Il est un hybride bien particulier. Il est unique. Il n'est ni supérieur ni inférieur aux autres peuples. Il a de commun avec eux le désir de survivre et d'être heureux.

Oui, le Parti québécois a fait de grandes choses. Il a assuré la pérennité de notre langue, de notre culture, facilité énormément l'accès à l'instruction. L'histoire lui en sera reconnaissante. Son travail est terminé. Il faut passer à autre chose. Le refus d'accepter cette dure réalité condamne les irréductibles à la rancoeur, à la frustration. L'entêtement des séparatistes prive le Québec moderne des talents de cette minorité dont l'ardeur serait beaucoup plus utile ailleurs que dans leurs éternelles récriminations.

La menace comme stimulant

Les fédéralistes québécois ne sont pas ignorants de la présence massive de la culture anglophone. Ils ne la diabolisent pas. Nous devrons toujours lutter pour assurer notre survie. Rien de nouveau dans cette réalité-là. C'est le cas de toutes les minorités culturelles. Cette menace perpétuelle, nous la voyons comme un stimulant, contrairement à vous, les séparatistes, qui la craigniez, l'abhorriez.

Mesdames et messieurs séparatistes, vous manquez de confiance en vous. Vous croyez que vous réfugier dans un ghetto vous mettra à l'abri des méchants anglophones. La survie de notre culture dépend de la valorisation que nous lui donnons. La famille et principalement l'école peuvent garantir, selon notre volonté, la survie de notre langue et de nos valeurs. Nul besoin d'un Québec atrophié. Nous avons tous les pouvoirs dans la Fédération canadienne pour survivre.

Après plus de 400 ans, nous sommes toujours là. Nous parlons toujours français. Notre culture est bien vivante. Partout sur la planète, nos artistes sont appréciés. Nos athlètes se distinguent aux Jeux olympiques. Nos scientifiques sont présents mondialement dans les meilleures universités et les entreprises de pointe. Dans les domaines industriel et agricole, nos entrepreneurs affrontent la concurrence mondiale avec succès. Le milieu financier québécois s'affirme. Péquistes, ouvrez-vous les yeux: le Québécois moderne est confiant et n'a pas peur.

Mesdames et Messieurs séparatistes, vous n'êtes plus pertinents.