Si le Québec devient un pays, les livres d'histoire diront que le dimanche 9 mars 2014 aura été un jour mémorable. À la conférence de presse de Saint-Jérôme avec Pauline Marois ainsi que lors des entrevues télévisées subséquentes, Pierre Karl Péladeau a fait un parcours sans faute.

Ce qui m'a surpris dans cet événement, c'est la franchise de son indépendantisme et ses confidences sur sa relation avec Julie Snyder.

D'abord, que le milliardaire Pierre Karl Péladeau nous dise qu'il s'engage en politique pour le Parti québécois afin de faire du Québec un pays nous réjouit. Son père serait fier de lui.

Ensuite, que l'homme d'affaires dise qu'il ne se serait pas engagé en politique sans l'appui indéfectible de son ex-conjointe Julie Snyder a touché tous ceux qui déploraient leur séparation. Il a parlé de ses trois enfants dont il s'est occupé pendant la semaine de relâche. Il a parlé de médiation avec une psychanalyste d'une manière telle qu'on pourrait douter de la pertinence de placer le préfixe « ex » avant le mot conjointe. Sans que je sois au courant des complexités de leur relation de couple, l'admiration que la patriote Julie portera envers l'engagement politique de Pierre Karl ne saurait nuire à leur relation.

Quand je parlais d'un parcours sans faute, je faisais référence à ses propos sur la nécessité pour le peuple québécois de maîtriser sa destinée, sur le lien entre l'indépendance et la prospérité économique par l'entrepreneurship, sur le référendum volé de 1995, sur sa volonté de bien représenter les électeurs de Saint-Jérôme.

Enfin, tout le monde a noté son air abasourdi devant l'incongruité de la question qui lui a été posée deux fois sur l'idée qu'il pourrait remplacer Pauline Marois à la tête du Parti québécois, celle qu'il a appelée plusieurs fois avec respect « madame la première ministre » qui venait de tout faire pour qu'il s'engage en politique.

Attaques de Françoise David

Je voudrais faire une mise au point sur ce que Françoise David a dit de l'antisyndicalisme de Pierre Karl Péladeau.

Il n'est pas question de revenir ici en détail sur les conflits de travail qui ont eu lieu chez Vidéotron, au Journal de Montréal et au Journal de Québec. J'en retiens que les conditions de travail qui prévalaient mettaient en péril la rentabilité financière de ces entreprises et leur existence même.

Voici une nouvelle publiée le 14 janvier. Bombardier supprime 1 700 postes à cause d'une baisse des livraisons d'avions l'an dernier et du retard d'un an de son nouvel avion CSeries.

Est-ce que Françoise David a accusé Bombardier d'antisyndicalisme ? Elle serait bien incapable de démontrer que les nécessités économiques qui expliquent les mises à pied de Bombardier - qu'elle n'a pas condamnées - ne ressemblent pas aux nécessités économiques auxquelles Pierre Karl Péladeau a dû faire face.

Avez-vous remarqué que Françoise David met de côté l'engagement de PKP pour l'indépendance, dont elle ne parle pas, pour mieux attaquer « l'homme de droite » ? Elle est incapable de se réjouir de l'apport de Pierre Karl Péladeau au mouvement indépendantiste.

Quel contraste entre le souverainisme non prioritaire et attrape-nigaud de Françoise David et l'authenticité de l'engagement indépendantiste de Pierre Karl Péladeau, qui nous a fait passer, à Marcelle ma conjointe et moi, un des plus beaux dimanches de notre vie de 50 ans de militantisme pour l'indépendance du Québec. Un moment qui se compare à l'historique Option Québec de René Lévesque et de l'adhésion de Jacques Parizeau au Parti québécois.