Dans une «Lettre aux évêques» parue dans La Presse lundi, le Dr Marcel Boisvert exprime son désaccord avec la ferme opposition des évêques québécois au projet de loi 52 qui légaliserait l'euthanasie en fin de vie sous le nom d'aide médicale à mourir. Il faut, affirme le Dr Boisvert en s'appuyant sur quelques auteurs, «chercher la solution la plus humaine», c'est-à-dire, à son avis, reconnaître que par compassion et par exception, on puisse abréger une vie. Et il soutient qu'une majorité des gens partage cette opinion au Québec.

Il est bien compréhensible que la première réaction des gens soit d'approuver un projet de loi que l'on présente comme un geste de compassion pour mettre fin aux grandes souffrances de certains mourants. Nous ne voulons pas souffrir. Personne ne veut souffrir. Nous ne voulons pas que les personnes qu'on aime souffrent. Et tous, nous demandons des solutions à la médecine.

Or, la vraie réponse de la médecine à la souffrance de fin de vie, la véritable compassion, ce sont les soins palliatifs. Ces soins ont fait leurs preuves. C'est là la véritable aide aux mourants dont le Québec a besoin. Il est impératif de les rendre accessibles à tous les Québécois et Québécoises. C'est ce que l'on doit attendre de nos élus.

Le vote sur le projet de loi 52 sera l'un des plus lourds de conséquences de l'histoire du Québec. Nous en sommes convaincus, ce projet de loi ne doit pas être adopté. Il faut dire oui aux soins palliatifs accessibles à tous, mais non à l'euthanasie redéfinie par une loi comme un «soin» sous l'appellation d'«aide médicale à mourir».