Tragédie à L'Isle-Verte. Qui n'en serait pas interpellé? Après Lac-Mégantic, c'est à cette petite population de 1500 habitants de pleurer et de rester marquée à jamais par des images que l'on aura peine à effacer.

C'est une mise en scène où tous, incluant des préposés aux bénéficiaires, auront du mal à oublier l'atrocité des flammes, de la fumée et de la chaleur du feu. Nul n'a le dernier mot devant telle fatalité.

En tant que soignants dans un CHSLD, il nous arrive de simuler un exercice d'évacuation.

Devant cet entraînement où tous s'empressent et se précipitent, devant cette gymnastique où tous se réunissent tant bien que mal autour d'un même objectif, devant cet élan où tout chavire en apparence, eh bien, là, surgit un drôle de battement de coeur.

Et si c'était vrai? Et si un feu se déclarait? Serions-nous à la hauteur? Serions-nous prêts à secourir ceux qui ne désirent pas vraiment mourir? Serions-nous préparés à sauver celui qui compte déjà à rebours?

Serions-nous assez informés pour tirer des flammes un nonagénaire confus et esseulé?

Aujourd'hui même, non loin de nous, il existe non seulement des vieux et des vieilles en perte d'autonomie, mais également des hommes qui craignent désormais le froid, la solitude et la vélocité du vent. On n'a pas le choix. Devant cette terrible tragédie s'échappent mystère, amertume et, surtout, une grande leçon de vie.

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Aujourd'hui, un incendie a malheureusement fait trembler des mains et a fait retentir des cris, mais ne faut-il pas tenter ensemble d'éteindre les douleurs qui vont droit au coeur et qui entraînent un difficile chagrin?