Dans l'excellente mise à jour de Marie-Eve Fournier (La Presse, 18 décembre) sur l'état de la location commerciale à Montréal, un thème revient souvent: la baisse d'achalandage des banlieusards. La perte de cette clientèle provoquerait un manque à gagner important dans plusieurs commerces, les forçant à fermer. Or, depuis des années, tous les efforts sont faits pour démoniser les vilains banlieusards. À ces efforts s'ajoutent plusieurs mesures pour rendre le stationnement difficile, voire impossible, si l'on n'est pas résident. Et ça marche! Les gens viennent de moins en moins à Montréal pour faire leurs achats et leurs sorties, ils préfèrent la banlieue, où les stationnements sont gratuits et où ils ne sont pas considérés comme de méchants profiteurs. Mission accomplie. Il serait temps de renverser la vapeur et de réaliser que si, pour plusieurs banlieusards, Montréal est incontournable, elle a besoin de ceux-ci pour permettre à ses commerces de prospérer. La ville centre doit poser des gestes afin de ramener vers elle une clientèle dont elle ne peut se priver. Finalement, il s'agit de considérer le banlieusard comme un invité de marque plutôt que comme un paria.

Ramener les banlieusards

Dans l'excellente mise à jour de Marie-Eve Fournier (La Presse, 18 décembre) sur l'état de la location commerciale à Montréal, un thème revient souvent: la baisse d'achalandage des banlieusards. La perte de cette clientèle provoquerait un manque à gagner important dans plusieurs commerces, les forçant à fermer. Or, depuis des années, tous les efforts sont faits pour démoniser les vilains banlieusards. À ces efforts s'ajoutent plusieurs mesures pour rendre le stationnement difficile, voire impossible, si l'on n'est pas résident. Et ça marche! Les gens viennent de moins en moins à Montréal pour faire leurs achats et leurs sorties, ils préfèrent la banlieue, où les stationnements sont gratuits et où ils ne sont pas considérés comme de méchants profiteurs. Mission accomplie. Il serait temps de renverser la vapeur et de réaliser que si, pour plusieurs banlieusards, Montréal est incontournable, elle a besoin de ceux-ci pour permettre à ses commerces de prospérer. La ville centre doit poser des gestes afin de ramener vers elle une clientèle dont elle ne peut se priver. Finalement, il s'agit de considérer le banlieusard comme un invité de marque plutôt que comme un paria.

Rodrigue Bédard, Deux-Montagnes

Générosité fiscale

Chaque année, certains «palmarès de générosité» dénoncent la supposée mesquinerie des Québécois, qui donneraient moins qu'ailleurs aux organismes. Or, de telles affirmations mériteraient à leur tour d'être dénoncées, parce qu'elles ne tiennent pas compte des caractéristiques de la société distincte qu'est le Québec. D'autres palmarès servent d'ailleurs à de dénoncer les impôts «vertigineux» auxquels les gens d'ici sont soumis, ne mentionnant pas qu'avec ces sommes, nous nous sommes donné des services sociaux et d'autres mesures de répartition de la richesse, qui mériteraient d'être davantage mis en valeur. Au Québec, combien de personnes contribuent de façon spontanée et n'ont pas développé le réflexe de réclamer un reçu? On est loin de la mentalité plutôt anglo-saxonne, où les familles prévoient un poste budgétaire annuel à cet effet. Le groupe Fraser et ses semblables peuvent fort bien comparer ce qui est visible et bien noté dans les livres; ils ne sont pas en mesure de mesurer la générosité invisible de ceux dont, sans trop le savoir, la main droite ignore ce que fait la main gauche.

Normand Breault, Montréal

Un peu de retenue, M. Parizeau

Lorsque vous dites que la dette du Québec n'est pas un problème, il est clair que cette opinion n'est pas partagée par tous et, en particulier, par les agences de crédit qui donnent une note négative au Québec. Je suis cependant d'accord avec vous que ce n'est pas le problème principal. En effet, contrairement aux États-Unis, les Québécois sont parmi les plus taxés, car ici, on presse le citron au maximum. De plus, les Québécois sont incapables de prendre les décisions difficiles pour ramener une situation budgétaire saine. Ces décisions devront venir de l'extérieur. On peut toujours continuer de rêver, tout en sachant que nos enfants auront à payer demain.

Michel Labrie

De Villanueva à Ménard

Notre petite société distincte ne ménage jamais l'argent, les mots et le temps pour assurer la vérité et le bien collectif. Une enquête du coroner, sagement menée sur cinq ans et plusieurs millions, apporte nombre de correctifs institutionnels, policiers et sociaux. Certains sont bienvenus, d'autres mettront plus de temps ou iront à la trappe. Dans la foulée d'incidents similaires à Toronto et ailleurs, une recommandation qui risque de faire l'unanimité est l'acquisition d'armes de poing ayant une cadence de tirs limitée. Par extension, peut-on espérer que les canettes de poivre de cayenne utilisées par nos policiers puissent, le cas échéant, être munies d'un tel dispositif? La Commission Ménard, dont on annonce une durée prolongée et des coûts accrus, sera-t-elle tout aussi utile concernant les prestations du matricule 728 captées sur les écrans de la nation?

Pierre G. Blanchard, Outremont