Les récentes révélations du rapport du Vérificateur général du Québec soulèvent de sérieux problèmes quant au comportement de certains membres de conseils d'administration.

Le tollé ne tient pas de la «partisanerie», tel que le suggère M. Jacques Parisien, ex-président du conseil de Tourisme Montréal («Gare à la partisanerie», 3 décembre), mais plutôt du fait qu'en tant que citoyen, on s'attend à ce que tout membre de conseil d'administration y joue le rôle dont il a la responsabilité: celui de s'assurer de la bonne gouvernance de l'organisme dont il est administrateur.

Que l'on siège au conseil d'administration d'une société privée ou ouverte, ou d'un organisme à but non lucratif, que l'on soit rémunéré ou bénévole, les responsabilités sont entières et identiques. Avant d'accepter un tel poste, on doit s'assurer d'avoir 1) les compétences requises, 2) la disponibilité pour s'y investir et 3) la volonté d'aller dans suffisamment de détails pour chacun des dossiers afin d'avoir la certitude que les bonnes décisions sont prises et que les bons contrôles sont en place.

Ces questions sont encore plus importantes lorsqu'il s'agit d'organismes à but non lucratif qui, par définition, gèrent des fonds publics - soit par l'entremise de subventions gouvernementales, de taxes, ou tout simplement de dons récoltés auprès du public, comme c'est le cas de nombreuses fondations. 

Toute décision doit être prise en gardant bien en tête que chaque dollar dépensé/investi nous provient d'un citoyen. Celui-ci nous confie la tâche de gérer ces fonds de la façon la plus prudente et saine afin d'exécuter la mission de l'organisation, comme si cet argent était le nôtre.

La rigueur est primordiale. On ne peut invoquer le fait d'être bénévole à temps partiel comme excuse pour ne pas assumer pleinement son rôle de fiduciaire.

Des décisions prises avec rigueur, avec un grand souci des montants investis, exigent souvent plus de temps. Par contre, il est de notre devoir d'administrateur de s'acquitter pleinement de ces tâches et décisions pour le bien de la cause que l'on veut servir.

J'ai bon espoir que les révélations des derniers jours auront un effet bénéfique auprès des conseils d'administration. J'espère que chaque membre d'un conseil se questionnera sur son engagement personnel et sur sa capacité de servir convenablement les besoins de toutes les causes dans lesquelles il s'engage.

Si c'est le cas, alors ce ne sera pas la partisanerie qui aura gagné, mais bien les causes et sociétés que nous servons.