À entendre et à lire les candidats à la mairie de Montréal, on a l'impression qu'encourager les familles à s'établir à Montréal ne relève que de différents aspects économiques: le prix des maisons, l'impôt foncier, le coût des services publics et plusieurs autres aspects économiques ou financiers ayant un impact sur le porte-monnaie des familles. Ces mêmes aspects ont largement été abordés dans les nombreux forums et débats auxquels les candidats ont pris part.

Inciter les familles à demeurer à Montréal représente un défi de taille. Toutefois, les candidats doivent reconnaître que les arguments économiques ne suffiront pas à résoudre ce problème. D'autres facteurs s'ajoutent. 

Par exemple, la sécurité et la criminalité, la propreté, l'accessibilité et l'offre des services publics, les aires de jeux, les espaces verts, le transport, la circulation et la vitesse des véhicules sont tous des facteurs qui incitent, ou non, les familles à s'établir sur l'Île. La décision de s'établir à Montréal pour y fonder ou y élever sa famille s'appuie donc sur un ensemble de facteurs personnels à chacun et non pas uniquement sur des incitatifs économiques.

Avec l'état actuel des choses, les nouveaux élus devront user de créativité et d'initiatives pour inciter les familles à choisir la métropole comme lieu de résidence et la pente à remonter est abrupte. Montréal peut bien se vanter de posséder le système 311 et favoriser la communication pour signaler, notamment, des bris d'équipement. Il faudrait cependant que la Ville puisse répondre aux demandes et corriger la situation, ce dont je doute de plus en plus.

Par exemple, dans mon arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, j'ai signalé au système 311 un couvercle de puisard défectueux à l'angle Saint-Urbain-Fleury, le 23 avril 2013. Bien que le puisard soit au trois quarts recouvert, une ouverture vous permet d'y perdre le pied et de vous blesser sérieusement. Heureusement, la Ville s'est impliquée et a déposé un cône orange (un autre) en guise d'avertissement, sans pour autant corriger la situation. Ainsi, et à quelques jours de l'élection municipale, rien n'a été fait. 

On parle de sept bons mois d'inaction et d'indifférence, pour un simple couvercle de puisard! Maintenant, prenez cet exemple-ci et multipliez-le à la grandeur de l'île. Vous pouvez sans doute relever des exemples semblables dans votre quartier.

Cette situation, qui est reliée directement à la sécurité de la population, affecte l'image de Montréal, notamment aux yeux de la famille qui se cherchent un lieu de résidence (sans compter le touriste et le résident qui paie déjà des taxes).

Tout est une question d'image. Ça, je croyais que les politiciens le savaient.

Pourquoi choisir une ville qui ne porte pas attention aux détails et qui ne prend pas les mesures adéquates afin de remédier à des situations qui contribuent directement à son image et à la sécurité des citoyens, alors que les banlieues, elles, le font?

Dans quatre ans, Montréal en sera sans doute au même point: essayer de garder les familles sur l'île afin d'éviter leur exode vers la banlieue. Au final, Montréal aura de nouveau fait du surplace.