Le pape François suscite beaucoup d'attention. On le surnomme «le pape du peuple» et on s'extasie du fait qu'il se promène librement dans la foule et qu'il soit si accessible, si moderne.

Pour certains, sa récente déclaration sur les gais est une révolution au sein de l'Église catholique; pour d'autres, cette avancée est trop timide. Effectivement, le pape n'a pas approuvé le mariage entre conjoints de même sexe. Mais la réalité est que peu importe ce qu'il fera ou dira, il y en aura toujours pour le critiquer, conservateurs ou progressistes.

Je ne suis pas catholique, loin de là. Et mon but n'est pas de faire l'apologie du pape François ou de son institution, mais plutôt de remettre en question les propos de ceux qui critiquent constamment le «retard» du Vatican sur les moeurs de la société.

L'Église n'est ni un État ni un parti politique dont le but est de rallier le plus de partisans possible. Elle ne cherche pas la popularité à tout prix en changeant de programme électoral aux quatre ans. Non, tout en se voulant inclusive, l'Église ne cherche pas à faire l'unanimité au sein de la population.

Au moment de l'écriture des évangiles et du Nouveau Testament, l'homosexualité était une pratique courante au sein de l'Empire romain? L'Église ne se conformait pas aux moeurs de l'époque, tout comme c'est le cas aujourd'hui. Elle était critiquée et persécutée. Jésus n'a-t-il pas dit: «Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive» ?

Plusieurs journalistes et intellectuels critiquent l'Église en affirmant qu'elle est archaïque et rétrograde. En effet, elle affirme être contre l'avortement, l'homosexualité et l'accès à la prêtrise pour les femmes, tandis que ces valeurs sont maintenant largement acceptées dans notre société occidentale. Parce que les mentalités ont changé en Amérique du Nord, cela veut-il dire que la loi et les instructions que Dieu nous a laissées jusqu'à son retour devraient changer elles aussi? Dieu changerait-il d'idée sur ce qui est bien ou mal avec le temps?

Qui voudrait suivre une religion qui change ses principes fondamentaux face aux pressions de sociétés en constant changement tout simplement pour garder plus de fidèles? Quelle légitimité cette institution aurait-elle?

Comme toute autre religion, le catholicisme se veut inclusif: tous peuvent y adhérer. Cependant, à condition de se plier à ses règles, n'en déplaise à certains. Pourquoi s'acharner sur une institution qui sera toujours «en retard» sur son temps alors qu'il existe aujourd'hui une panoplie de philosophie et spiritualités qui peuvent la remplacer?

Certes, l'Église peut moderniser sa façon d'atteindre les gens, de livrer ses messages. Le nouveau pape en est le parfait exemple. Elle ne peut cependant modifier sa doctrine fondamentale.