Il y a maintenant 20 ans, la Banque de Montréal publiait le rapport de son Groupe de travail sur l'avancement des femmes à la banque. Dans ce rapport novateur, Tony Comper, qui était alors chef de la direction, écrivait que «le plafond de verre est désormais officiellement brisé».

Deux décennies plus tard, il serait tentant de déclarer «mission accomplie», mais notre travail est loin d'être terminé. De 2003 à 2011, la représentation des femmes au sein des conseils d'administration des sociétés ouvertes de la liste FP500 a progressé de seulement 1,3% et s'établit maintenant à 10,3%. Près de 50% de toutes les sociétés ouvertes de la liste FP500 ont un conseil d'administration sans femmes.

Certains soutiennent que les quotas réglementés sont le seul moyen d'influencer les dirigeants et d'encourager certains comportements. Cette position découle d'un sentiment de frustration légitime causé par la lenteur des changements, mais elle ne tient pas compte de faits récents concernant les effets d'options moins contraignantes.

En 2011, la Bourse australienne (ASX) a adopté une règle du type «se conformer ou s'expliquer», qui met l'accent sur la diversité des sexes. Cette mesure semble donner des résultats. De 2010 à 2012, la représentation des femmes au sein des conseils d'administration des entreprises de la liste ASX 200 est passée de 8,4% à 12,3%, soit une progression de 46% en deux ans.

Au Royaume-Uni, un groupe de présidents de conseils d'administration s'est volontairement engagé à accroître la représentation des femmes au sein des conseils d'entreprise pour la porter à 30%. Lancé il y a deux ans avec le soutien de deux présidents, le «Club des 30%» compte maintenant 55 entreprises et déclare que depuis mars 2012, 48% des administrateurs non dirigeants nommés par les entreprises de la liste FTSE-100 sont des femmes.

Ici au Canada, l'Accord Catalyst lancé en mars 2012 vise des objectifs similaires: accélérer le rythme du changement et proposer aux dirigeants d'entreprises canadiens une voie pratique et réaliste vers l'augmentation de la représentation des femmes dans leurs conseils d'administration.

Les initiatives volontaires comme l'Accord Catalyst peuvent produire des résultats, mais seulement avec l'appui d'entreprises, de dirigeants et de présidents du conseil convaincus. Cet engagement comporte certaines exigences pour les dirigeants d'entreprises canadiens.

> Réfuter le mythe de l'offre. Les recherches de Catalyst montrent qu'il y a près de 800 hautes dirigeantes qui possèdent de l'expérience et un savoir-faire dans un grand nombre de secteurs d'activité, qui leur permettraient de combler des lacunes dans les compétences des conseils d'administration.

> Réfuter le mythe du chef de direction. Moins de 40% des administrateurs de grandes sociétés ouvertes canadiennes ont une expérience de chef de direction.

Une expérience de chef de direction ne devrait pas constituer une exigence. En fait, le contraire pourrait accélérer la qualification d'un plus grand nombre de femmes pour des postes de chef de direction.

> S'engager à changer les choses. Actuellement, 85% des sièges vacants sont attribués à des hommes. Pour améliorer l'équilibre des sexes, les conseils d'administration doivent chercher au-delà de leurs réseaux immédiats, s'assurer que toutes les listes de candidats comprennent des femmes et, surtout, fixer des objectifs.

> Parrainer des candidates talentueuses à des postes au sein de conseils d'administration.

BMO, RBC, WestJet, Métro et d'autres grandes sociétés canadiennes appuient publiquement ces mesures et c'est pourquoi nous nous sommes engagés à soutenir l'Accord. Pour ce qui est de BMO, la politique du conseil d'administration est que chaque sexe représente au moins le tiers des administrateurs.

Nous espérons que d'autres grandes sociétés canadiennes se joindront à nous et signeront l'Accord Catalyst.