CSX Corporation, une société ferroviaire de Floride, a annoncé, le 25 janvier, un investissement de 100 millions de dollars pour la  construction d'un nouveau terminal de transport intermodal d'une capacité de 100 000 conteneurs par année à Salaberry-de-Valleyfield.

Ce terminal permettra aux transporteurs de la région de profiter des avantages économiques et environnementaux du transport intermodal par rail.

En plus de réaménager le réseau routier pour faciliter l'accès au terminal, le ministère des Transports du Québec versera une subvention de 6 millions en prenant prétexte du fait que le terminal causera une réduction des émissions des gaz à effet de serre. CSX n'avait pas besoin de cette subvention pour construire le terminal.

Les entreprises ferroviaires multiplient ce type d'investissement pour augmenter leur chiffre d'affaires puisque ces terminaux améliorent la compétitivité du transport ferroviaire en réduisant le temps consacré au transport. Le Canadien National a annoncé, les 16 et 17 janvier, deux investissements pour faciliter le transfert de cargo entre le camion et le rail, l'un à Indianapolis et l'autre à Chicago. Pour sa part, le Canadien Pacifique a inauguré, le 14 janvier, son nouveau terminal intermodal à Régina. Ni l'une ni l'autre de ces deux sociétés ferroviaires canadiennes n'a reçu de subvention des gouvernements locaux pour faire ces investissements.

CSX est présente depuis 125 ans à Valleyfield. L'ouverture récente de l'autoroute 30 lui fournit tout à coup un approvisionnement constant de marchandises et fait de Valleyfield un site incontournable pour l'entreprise américaine. CSX aurait-elle construit son terminal ailleurs qu'au Québec sans cette subvention de 6 millions ? Poser la question, c'est y répondre.

CSX aurait-elle construit son terminal sans la subvention de 6 millions ? Fort probablement que oui. Sinon, les exportateurs et les importateurs québécois qui utiliseront cette nouvelle gare intermodale auraient tout simplement continué à utiliser leurs fournisseurs actuels.

Bien sûr, cet investissement de CSX est une bonne nouvelle pour l'économie québécoise, car la construction de cette gare intermodale augmentera la concurrence entre les divers transporteurs, ce qui rendra nos exportations plus compétitives.  Mais le gouvernement n'avait pas à subventionner l'un des intervenants au détriment du port de Montréal, du Canadien National et du Canadien Pacifique. Le ministre des Transports du Québec a gaspillé 6 millions. C'est cher pour une photo dans les journaux et une mention aux nouvelles télévisées.