Dans moins d'une semaine, le peuple américain ira voter dans le cadre de ce que beaucoup de commentateurs politiques considèrent comme une des élections présidentielles les plus serrées de l'histoire des États-Unis. Je ne suis pas d'accord avec leurs prédictions et prévois que Mitt Romney deviendra le 45e président américain.

Au-delà de l'angle historique - Barack Obama étant le premier homme noir à la tête du pays -, sa présidence s'est avérée plutôt décevante. En 2008, M. Obama a électrisé les Américains avec son message d'espoir et de changement, un message bienvenu après les huit années de règne de George W. Bush et de lassitude causée par deux guerres menées outremer.

Malheureusement, plusieurs promesses de M. Obama n'ont pas été mises en oeuvre, et ce, même si les démocrates étaient majoritaires au Congrès pendant ses deux premières années au pouvoir. On s'attendait à ce que le président s'attelle à régler les problèmes économiques du pays, mais au lieu de cela, il a tout misé sur la réforme du système de santé qui demeure très impopulaire auprès de la moitié de la population américaine. Le chômage reste élevé et même si M. Obama a réussi à faire accepter son plan de relance par le Congrès, des milliers de milliards de dollars ont été ajoutés au déficit, et le président a peu de résultats à son actif.

L'espoir et le changement ont fait place à des attaques très personnelles contre l'ancien gouverneur du Massachusetts qui, de l'avis de nombreux électeurs, portent atteinte à la dignité et à l'honneur de la fonction présidentielle. C'est sans doute la principale conclusion du premier débat qui s'est déroulé à Denver, au Colorado, il y a près d'un mois. Au lieu de défendre avec aisance le bilan de son premier mandat, M. Obama s'est montré arrogant, détaché et méprisant avec son adversaire.

Avant la rencontre de Denver, de nombreux analystes croyaient que le président allait tout droit vers une réélection. À une semaine du vote, il ne semble plus du tout assuré d'obtenir un second mandat.

Le président traîne la patte dans plusieurs États-clés qu'il avait remportés en 2008. La Caroline-du-Nord, le New Hampshire, la Virginie et l'Iowa, qu'il avait obtenus aux dernières élections, ne lui sont plus acquis. La campagne de Mitt Romney paraît être sur une bonne lancée en Ohio, en Pennsylvanie, au Wisconsin et au Colorado - des États qu'on considérait comme acquis au camp Obama. Aucun candidat républicain n'a jamais gagné la présidentielle sans remporter l'Ohio, mais M. Romney a peut-être une chance de gagner la présidence même s'il est défait en Ohio.

À une semaine des élections, les ondes américaines sont inondées de publicités électorales et les deux candidats parcourent le pays dans le but d'exhorter leurs partisans à se rendre aux urnes. La croyance populaire veut que le président sortant soit difficile à battre; l'ex-gouverneur Romney se trouve cependant en excellente position pour défaire Barack Obama mardi prochain.