Et si les étudiants ne retournaient pas en grève? Peu probable, me dira-t-on, puisque la session n'a été qu'interrompue et pas annulée.

Alors, les mandats de grève, là où il y en a, tiendraient toujours. Certaines associations tiendront de nouvelles assemblées pour consulter leurs membres et décider s'ils poursuivent la grève ou non. Cependant, certaines associations sont gouvernées par des règles désuètes. Par exemple, le quorum est établi à 10% et, de ce nombre, les 2/3 des étudiants doivent voter pour *reconsidérer* le mandat de grève. Ce n'est qu'à ce moment qu'un vote normal de 50% + 1 peut être tenu pour décider de rester en grève ou non.

Or, il y a une porte de sortie. Cela dépend bien sûr des règlements propres aux associations mais voici quelques suggestions :

1. Vote électronique. La plupart des établissements ont la capacité de consulter l'ensemble de la population étudiante, enregistrer le vote et le valider avec des observateurs. Vérifiez au préalable avec vos bureaux administratifs et techniques. Avec cette méthode, le facteur d'intimidation peut être évité.

2. Quitter les associations. Les administrations des cégeps/universités ne respectent les décisions de grèves étudiantes que par courtoisie. S'il y a suffisamment d'étudiants « libérés » de leur association, le mouvement de grève ne peut que se dégonfler et les cours pourront reprendre. Le seul hic, c'est que les étudiants n'auraient plus leur mot à dire sur les décisions en assemblée. De toute façon, il y a tant de règlements et de politiques gouvernant les établissements que leur droits ne seraient pas en danger.

3. Dissoudre les associations. Pas si simple et requiert un vote tenu auprès de 25% de la masse étudiante, un référendum étant tenu préalablement (pour lequel on doit voter en premier). Une fois l'association dissoute, une faculté ou un cégep doit entreprendre de nouveau le processus de formation d'association (selon la loi 32, Loi sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants).

4. Plainte contre une association. En vertu de la loi 32, en cas de plainte, un inspecteur soit passer en revue la performance d'une association pour déterminer si cette dernière sert toujours les intérêts de ses membres. Ceci suppose cependant qu'il y a au moins 25% de la population étudiante a une dent contre l'association. Pas simple.

Chaque étudiant aux prises avec cette crise devrait se familiariser avec la charte de son association étudiante et ses règlements. Il existe des manières d'empêcher une association de s'emballer mais il faut du temps et des efforts. Comme toute chose qui en vaut la peine.