Après un vol de plus de huit heures en provenance d'Europe, j'arrive à Montréal épuisé, en milieu d'après-midi. Je suis loin de me douter que ma journée était loin d'être terminée.

En arrivant aux douanes canadiennes, quelle n'est pas ma surprise de constater que la file s'étend jusqu'en haut des escaliers du terminal. Une longue attente de plus de 45 minutes s'ensuit, à serpenter docilement les corridors créés de toutes pièces pour endiguer cette marée humaine. Les gens n'en peuvent plus, protestent et les touristes n'en croient pas leurs yeux, surtout quand ils constatent qu'au moins six guérites ne sont pas ouvertes, faute de douaniers.

Après avoir fait connaissance avec un douanier bête et expéditif, je m'amène au carrousel des bagages, croyant, à tort, que ma valise y serait présente. Celle-ci n'y est toujours pas, mais la pagaille, elle, est assurément au rendez-vous: les bagages de trois vols sont sur le même carrousel. Je dois attendre 15 minutes supplémentaires pour obtenir ma valise. L'heure de la libération a enfin sonné. Erreur, nous devons faire la file de nouveau pour remettre la carte de déclaration. Dix minutes d'attente de plus.

Comme j'habite sur la Rive-Sud, j'ai prévu prendre la navette 747 jusqu'au métro Berri-UQAM. Après avoir payé mes 8$, j'entre dans l'autobus. Pendant 10 minutes, les gens s'entassent à l'intérieur, si bien que l'autobus est bondé par pas moins de 50 passagers, dont la moitié feront le trajet debout. Il y a des gens et des bagages partout, on a peine à respirer.

Puisqu'il n'y a aucune voie réservée pour les transports en commun vers le centre-ville, l'autobus prend 75 minutes pour parcourir la distance entre l'aéroport et le métro Lionel-Groulx! Je décide de débarquer à cet arrêt et de faire le reste du parcours en métro. Malheureusement, l'escalier mécanique ne fonctionne pas, et je dois donc traîner ma valise à bout de bras. Les ascenseurs sont aussi absents à la station Longueuil-Université de Sherbrooke. Une chance que je suis en bonne condition physique!

Bref, j'arrive chez moi à 18h35, soit plus de trois heures après l'atterrissage de mon avion. Quand on revient d'Europe, où les transports en commun sont une priorité, en particulier autour des aéroports, le clivage est catastrophique.

Merci, Montréal, pour cet accueil si chaleureux. Je n'en demandais pas tant.