Aujourd'hui, les sports sont considérés comme étant nécessaires à notre société, surtout sur le plan économique. Nous choisissons les joueurs selon leurs capacités: peuvent-ils être rentables? Nous les choisissons dans tous les pays, peu importe leur nationalité, leur religion, leur langue. Autrement dit, nous faisons de la discrimination ciblée qui est acceptée par toute la population, qui trouve ce mode de sélection très correct.

Si nous faisions la même chose pour nos enfants que nous sommes chargés d'instruire, il y aurait un tollé et le gouvernement serait obligé de revenir aux premiers critères. Pourquoi le monde du sport et pas nous?

Nos enfants ont chacun une personnalité qui leur est propre et des aptitudes psychiques et physiques qui varient d'un enfant à l'autre. Nous les mettons tous dans une même classe selon leur âge, et bonjour les problèmes. Les professeurs feront leur possible et, si les enfants ne réussissent pas, on va blâmer les professeurs qui ne sont pas capables de faire leur «job» comme du monde. C'est fini, nous avons un coupable.

Qu'arrive-t-il? L'enfant qui a des difficultés s'ennuie en classe, retarde les autres élèves, exige trop de vigilance de la part du professeur et nuit de ce fait à tous les autres élèves. Pas grave, il a droit à une instruction et doit demeurer dans cette classe. Est-ce la bonne méthode?

Si nous prenions le temps d'évaluer les enfants de façon méthodique et continue, nous pourrions alors faire une ségrégation et réunir dans une même classe des élèves à compétence égale qui se sentiraient bien dans leur peau. Ils seraient heureux d'être en classe et ne songeraient pas à décrocher ou demeurer chez eux, car ils ne se sentiraient pas inférieurs aux autres élèves et, il y aurait peut-être moins d'intimidation.

Les puristes me diront que les coûts deviendraient prohibitifs et que cette façon de faire est contraire à nos valeurs. C'est faux.

Nous pourrions alors accélérer l'instruction des enfants ayant un meilleur potentiel afin de pouvoir accélérer leur rythme d'étude et prendre moins de temps pour terminer leur secondaire et se diriger vers un enseignement supérieur.

Les autres élèves pourraient être dirigés vers des centres d'apprentissage de différents métiers tout en maintenant leur instruction de la langue française, des mathématiques de base et de toute autre instruction jugée nécessaire pour pratiquer leur métier. Ces enfants seraient mieux dans leur peau et ne chercheraient pas à décrocher et trainer dans les rues.