L'Halloween étant derrière nous, la marchandise de Noël est déjà en vente dans les magasins. Et même les chants de Noël ont fait leur apparition à l'épicerie. Il n'y a pas de temps à perdre. Le temps, c'est de l'argent. Même pas moyen de respirer. On aura tellement entendu parlé de Noël d'ici au 25 décembre que peut-être on n'aura plus envie de le fêter le moment arrivé et on pourrait tout de suite passer à Pâques tant qu'à y être.

Une fournisseur internet vient de mettre sur le marché un produit encore plus rapide que l'internet haute vitesse qui nous permet de pitonner et de communiquer encore plus vite.

Comme si le cerveau humain et le pouce pouvaient aller encore plus vite. Les automobilistes «glissent» sur les stops au coin des rues au risque de frapper des piétons; ils sont dans leur chemin, ils sont une nuisance. Les gens n'attendent plus la fin du générique avant de quitter une salle de cinéma; ils sont déjà rendus ailleurs, dans leur prochaine activité de la journée.

On voudrait tellement que tout aille plus vite que nous n'avons plus la patience d'attendre notre tour dans une file de personnes au magasin ou au guichet automatique. Dans les offres d'emploi, on voit de plus en plus comme critère d'embauche une bonne capacité de travailler sous pression et de gérer plusieurs dossiers en même temps.

J'apprenais récemment via une connaissance que le conjoint d'une bonne amie de sa compagne venait de mourir des suites d'une crise cardiaque à 25 ans. Et que dire des «burn-out», de la prise d'antidépresseurs par une partie importante de la population, de boissons énergisantes ou autres stimulants et drogues pour «tenir le coup».

Travail, famille, maison, amis, cours, activités, il faut courir de plus en plus vite comme des robots que nous sommes devenus, un bidule dans la main et des écouteurs sur les oreilles. Pas le temps de s'écouter, ni d'écouter les autres. Le moment présent nous échappe complètement. Nous sommes «ailleurs», mais où? Pour courir après quoi finalement? Au bout, il n'y a rien d'autre que la mort. Pourquoi sommes-nous si pressés d'en finir?