Le PLC a choisi de consacrer la journée du mardi 4 octobre, jour de l'opposition à la Chambre des communes, à la problématique du suicide. Le mur de silence et de douleur qui entoure le suicide et la santé mentale doit s'écrouler.

Des vies perdues, des enfants en quête d'identité et victimes d'intimidation, des jeunes se sentant tout à coup perdus et abandonnés, des anciens combattants revenant à la maison après leur service, des aînés aux prises avec des problèmes de santé et incertains de l'avenir : voilà les nombreux visages de la réalité qui nous entoure désormais.

Le suicide n'est pas qu'une tragédie personnelle, une vie terminée brusquement, mais bien une décision existentielle qui laisse derrière elle un sentiment d'incrédulité et de dévastation. Mais cet enjeu va bien au-delà de cela - tout comme ceux qui s'enlèvent la vie et n'ont pas conscience de l'impact que leur décision aura sur ceux qu'ils laissent derrière, nous ne pouvons plus fermer les yeux et prétendre ne pas voir cette terrible réalité.

Une bonne société est un endroit où nous nous soucions les uns des autres, rien de plus, rien de moins. Nous ne pouvons rester indifférents face à ce qui se produit, aux statistiques effrayantes qui doivent maintenant être à la base d'une stratégie nationale visant à lutter contre le suicide.

Aujourd'hui, 10 Canadiens s'enlèveront la vie, un taux trois fois plus élevé que celui des États-Unis, grandement attribuable au nombre important de suicides chez les Canadiens autochtones. En fait, le suicide est la première cause de décès des hommes âgés de 25 à 29 ans et de 40 à 44 ans, ainsi que des femmes âgées de 30 à 34 ans, et représente la deuxième cause de décès chez les adolescents.

Il n'est donc pas étonnant que nous ayons tous déjà été touchés par le suicide, en perdant des amis et des proches, et que nous ayons essayé de comprendre pourquoi des vies en apparence si stables et bien remplies se sont terminées si brusquement. Mais le mur de silence et de douleur qui entoure la santé mentale doit s'écrouler. Ce n'est plus qu'une question personnelle, il s'agit maintenant d'un enjeu politique.

En demandant au Parlement de débattre cette question, nous encourageons les Canadiens à partager leurs histoires, leurs perspectives, leur espoir et leur vision pour faire de l'amour que nous avons les uns pour les autres quelque chose de concret et pratique. Bref, partager ce qui est essentiel pour sauver des vies.

Nous savons que les suicides se produisent en grande partie dans les communautés autochtones, qu'ils sont fréquents chez les adolescents aux prises avec des problèmes d'identité sexuelle et qu'ils touchent les membres de nos forces armées, nos policiers et nos pompiers. Mais le suicide affecte aussi profondément les aînés qui affrontent les difficultés du vieillissement et de l'isolement.

Le plus de préjugés nous pouvons éliminer, le mieux nous nous porterons.

Lorsque je dis que le suicide est maintenant devenu un enjeu politique, en aucun cas je ne suggère qu'il soit une question partisane. Nous devons cependant admettre que si les gens étaient mieux logés, moins pauvres et plus aptes à être acceptés pour ce qu'ils sont, ils seraient moins enclins à laisser ces revers de la vie devenir une raison de mettre fin à leurs jours.

Mais la dépression n'est pas une question de classe sociale ou de revenu familial. Elle peut toucher chacun d'entre nous. Notre mission est de nous assurer que le soutien nécessaire est présent pour garantir que les gens aient un endroit où aller.

Une stratégie nationale aurait le pouvoir de changer les choses. Le gouvernement fédéral a une responsabilité particulière envers les autochtones, ainsi que les forces armées, et une telle initiative pourrait aider à établir la norme.

Faisons le premier pas en demandant au Parlement de se mobiliser sur un enjeu qui, nous le savons tous, compte beaucoup. Commençons par regarder notre performance, mettre en lumière ce qui fonctionne, appuyer les experts du domaine, et trouver le coeur de dire aux familles dévastées par une tragédie personnelle qu'elles ne sont pas seules et qu'il y a encore de l'espoir pour un monde meilleur.