Mercredi 3 août, en début d'après-midi, survient à Sherbrooke un accident hors du commun qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus tragiques. Heureusement, aucun décès ne fut constaté à la suite du renversement de cette charrette à foin transportant près de 50 personnes.

Tout média conventionnel tente par tous les moyens d'obtenir la plus grosse couverture possible pour cet évènement, concurrence oblige. Habitant Sherbrooke et étant avide d'actualité, c'est surtout vers Radio-Canada que je me tourne. Je suis un fan invétéré de mon diffuseur d'État, ayant été informé par lui durant plus de 35 ans en incluant mes années d'exil du Québec. C'est une source d'information que je juge compétente et qui ne donne normalement pas dans le sensationnalisme, comme semble être la marque de commerce de l'autre grande chaîne au Québec.

D'entrée de jeu, mes commentaires ne visent en rien le travail des journalistes qui ont relaté la nouvelle. Là où le bât blesse, c'est au niveau des moyens financiers dont Radio-Canada dispose à sa guise, tout en se foutant des deniers publics.

Radio-Canada Estrie, malgré son maigre auditoire, compte près de 80 personnes pour nous informer via ses trois plateformes. Jusqu'à preuve du contraire, son personnel est compétent, mais pourquoi la salle de nouvelles de Montréal a-t-elle jugé nécessaire de dépêcher un journaliste de Montréal pour couvrir cet événement le soir même? La couverture médiatique en provenance de Sherbrooke était totalement adéquate.

Et le lendemain, en écoutant C'est bien meilleur le matin (émission phare de la radio), j'apprends qu'on y avait aussi dépêché Dominique Brassard. Est-ce que les bonzes de la salle de nouvelles de Montréal jugent que son équipe en Estrie n'est pas assez compétente pour rapporter les faits de la journée à un niveau national?

Alors, comment justifier les frais de temps supplémentaire, de subsistance et de transport pour ces deux journalistes? Que l'on soit clair, j'aime ma société d'État, y étant actionnaire au même titre que tout autre citoyen canadien, que je le veuille ou non. Si la direction de Montréal juge que nous, les petits habitants de Sherbrooke, ne pouvons être bien informés par nos propres gens, que reste-t-il à faire pour Sylvain Lafrance pour remédier à cet état de fait? Monsieur, votre service des nouvelles insulte mon intelligence ainsi que mon portefeuille lorsque vous permettez à vos subalternes de dépenser mon argent à leur guise.

Entre autres, ce que je ne peux plus tolérer, c'est la désinvolture avec laquelle Radio-Canada dépense mon argent. Des animateurs-animatrices étant payés plus de 250 000 $ pour seize semaines d'émissions journalières (France Beaudoin, Penelope McQuade). Et les dirigeants de Radio-Canada se plaignent lorsque le gouvernement impose des coupes budgétaires?

Les coupes budgétaires chez Radio-Canada sont inévitables avec Stephen Harper bien en selle pour les quatre prochaines années, le 5% récemment annoncé n'est qu'un prélude. Je vous suggérerais fortement que votre (mon) service de nouvelles embauche un comptable agréé à plein temps pour assainir la gestion financière du service de nouvelles et autres départements, lorsque nécessaire. Un tel comptable (possédant de réels pouvoirs décisionnels) éviterait qu'il y ait des dédoublements de coûts comme il s'est produit avec la couverture médiatique du 3 août dernier. Quelqu'un qui pourrait dire «the buck stops here».

Je souhaite ardemment que Radio-Canada puisse continuer à me servir, autant en durée qu'en qualité. C'est sa pérennité qui me tient à coeur, et cette pérennité passe par une gestion saine.