L'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal, a accueilli favorablement la requête de citoyens qui veulent élever des poules sur leur terrain. Voici des réactions tirées de notre appel à tous sur Cyberpresse.

La grippe aviaire

Quand on vient habiter la ville, on ne peut pas avoir les avantages de la campagne. D'abord les poules et, ensuite, pourquoi pas les vaches? Les gens vont aussi faire entrer leurs poules dans les maisons et là... Et tous les accidents qui arriveront parce qu'une poule voletait dans la rue? Qu'allez-vous faire des coqs qui chantent à la barre du jour et réveillent tout le monde? Sans compter que la grippe aviaire n'a peut-être pas dit son dernier mot. Bref, pour moi, c'est non, non, non.

Michèle Bourgon

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Mieux qu'un chien

Ceux qui sont contre les poules en ville n'en ont jamais eu ou même vu de près! J'ai fait l'essai cet été avec deux poules, et c'est beaucoup moins compliqué qu'un chien ou un chat. La qualité des oeufs est bien meilleure que ce qu'on achète dans les grandes chaînes! Je ramassais les fientes chaque matin pour engraisser mon jardin, qui n'a d'ailleurs jamais été aussi beau. Trouvez-vous convenable qu'un propriétaire de chien ne ramasse pas les besoinsde son animal de compagnie? En plus, avez-vous déjà entendu une histoire relatant qu'une poule a attaqué quelqu'un? Évidemment, les coqs devront être interdits, à cause du bruit, mais les poules font moins de bruit qu'un chien.

Richard Dufour

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Les vraies priorités

Cette année, selon un guide touristique, Montréal est deuxième sur la liste des villes les plus agréables du monde. L'an prochain, Montréal sera en première place, car désormais, les citoyens pourront peut-être, en toute légalité, avoir des poules chez eux. Pour plusieurs, ce futur règlement municipal est une forme de revendication environnementale. Ces personnes vantent toute la panoplie d'avantages pour l'environnement, par le simple fait d'avoir une poule dans leur cour! C'est fascinant. Il est intéressant de voir où vont les priorités des élus. Après, on se demande pourquoi la politique devient un spectacle de baladins sans conviction. N'ayez aucun souci, chers citoyens, car malgré les crises économiques, les «vraies» crises environnementales et les problèmes de pauvreté, vous pourrez toujours vous réconforter à l'idée d'avoir votre poule, et des oeufs frais, dans votre cour arrière. Et tout cela grâce à l'esprit visionnaire de citoyens et d'élus qui ont les priorités à la bonne place.

Pierre Mac Nicoll, Montréal

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Pourquoi pas?

Je suis totalement en faveur de pouvoir élever des poules en ville. Si j'avais de la place, j'adopterais une poule, pas 10. Certaines gens possèdent un cacatoès; pourquoi pas une poule? Pour ceux qui craignent les odeurs, les chats errants ne laissent pas leur place. Pour ceux qui craignent le bruit, je connais bien des voisins qui sont plus bruyants, et ce, à des heures plus tardives que des poules. Et enfin, pourquoi s'inquiéter de la manière dont les poules passeront l'hiver: c'est bien le seul animal domestique qu'on peut manger!

Louis-Charles Pilon, Verdun

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Cas de cruauté

Plus de 500 000 animaux domestiques sont abandonnés chaque année au Québec par des propriétaires irresponsables. Et on voudrait permettre à ces mêmes gens d'avoir des poules pondeuses chez eux? C'est ouvrir la porte à de nombreux cas de cruauté et de négligence, à des problèmes d'hygiène et de salubrité, et à d'autres cas d'abandons massifs et d'euthanasies inutiles. Ces poules passeraient-elles leur vie enfermées dans des enclos trop petits jonchés d'excréments? Seraient-elles soignées adéquatement en cas de maladie? Que leur arriverait-il l'hiver? Que leur arriverait-il si elles ne deviennent plus productives? Et les propriétaires qui refusent à leur locataire la présence d'un chat ou d'un chien accepteraient-ils des poules dans leurs logements?

Patricia Tulasne, Montréal