En réponse à l’éditorial de Vincent Brousseau-Pouliot, « Subban a raison : interdisons les publicités de paris sportifs », publié le 30 mai1.

L’éditorial de Vincent Brousseau-Pouliot sur la publicité des sites de jeu esquive une réalité incontournable. Les sites de jeu en ligne existent. Des milliers de Québécois les fréquentent. Le système qui gouverne le jeu est désuet. Le gouvernement doit le moderniser et nos membres souhaitent faire partie de la solution.

La Coalition québécoise du jeu en ligne regroupe les plus importants opérateurs de jeu en ligne : Apricot Investments, Betway, Bet99, DraftKings, Entain, Flutter, Games Global et Rush Street. Nous souhaitons travailler avec le gouvernement du Québec pour mettre en place un cadre réglementaire qui assure la sécurité des consommateurs, qui favorise le jeu responsable et qui génère des revenus importants pour financer les services publics. Ce faisant, la Coalition répond aux deux tiers (66 %) des Québécois qui sont favorables à une réglementation des opérateurs privés de jeu en ligne en établissant un système de permis et de taxes, selon un sondage Léger.

Nous encourageons le gouvernement québécois à se doter d’un système semblable à celui mis en place en Ontario, mais également dans la plupart des pays du G7 et dans plusieurs États américains. Depuis un an, le gouvernement ontarien permet aux sites de jeu en ligne d’opérer en délivrant des permis. Cette stratégie a permis au gouvernement ontarien de recueillir 380 millions de dollars pour financer les services publics. En appliquant un modèle semblable à celui de l’Ontario, le gouvernement du Québec pourrait recevoir au moins 230 millions en nouvelles redevances.

Un des avantages de ce système est qu’il soumet les opérateurs à de nombreuses exigences en matière de jeu responsable et de responsabilité sociale. Ces conditions doivent être respectées en tout temps afin qu’ils puissent maintenir le droit d’opérer.

Tous les membres de notre Coalition adhèrent au régime réglementaire ontarien et nous invitons le gouvernement du Québec à s’inspirer de ce succès pour moderniser les lois sur le jeu, qui ont été conçues à une époque où les gens se rendaient physiquement au casino ou à la piste de course.

La Coalition n’est pas la première à proposer cette solution. Le rapport Le jeu en ligne : quand la réalité du virtuel nous rattrape2, réalisé pour le ministère des Finances par la Dre Louise Nadeau, proposait la même chose. Nous étions alors en 2014, il y a près de 10 ans.

Le Québec peut adapter et améliorer le modèle ontarien. Nous lui proposons en outre de créer un organisme indépendant qui veillera sur l’ensemble des activités de jeu, y compris celles de Loto-Québec. La société d’État est un opérateur de casinos et elle veille à l’application des normes de jeu responsable, un conflit d’intérêts évident qui a été dénoncé dans le rapport Nadeau : « Dracula, bien que l’image soit forte, ne peut monter la garde devant la banque de sang. »

Le jeu en ligne est là pour rester. Plutôt que de nier cette réalité, le Québec doit suivre les recommandations de ses propres experts et moderniser l’ensemble des lois qui régissent le jeu, pas seulement la publicité. Les membres de la Coalition s’engagent à contribuer positivement à ce nouvel écosystème, à nouer un dialogue positif avec le gouvernement, à favoriser le jeu responsable et à adhérer à toute réglementation raisonnable. Tous les Québécois en sortiront gagnants.

1. Lisez l’éditorial de Vincent Brousseau-Pouliot 2. Consultez le rapport du Groupe de travail sur le jeu en ligne Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion