En réponse à la lettre de la directrice de l’Observatoire des tout-petits, « Tout-petits migrants : prêts pour la maternelle ?⁠1 », publiée le 25 janvier

En lisant l’article de Fannie Dagenais, il est difficile de ne pas être d’accord avec elle. Il est vrai que les enfants qui fréquentent les CPE profitent d’un contexte éducatif qui favorise le développement global de l’enfant. En ce sens, l’exemple de Xavier est pertinent, car il sera bien préparé pour faire son entrée à la maternelle 5 ans.

Toutefois, son deuxième exemple manque de nuance. En effet, Natalya, comme elle la prénomme, aurait pu bénéficier du service de la maternelle 4 ans offert gratuitement dans plusieurs de nos écoles publiques. Malheureusement, Mme Dagenais n’en parle pas, comme si ce service n’existait pas. Or, les maternelles 4 ans ont justement été créées pour préparer les enfants à la maternelle 5 ans. Il est maintenant reconnu au Québec que le préscolaire forme un cycle, et un excellent programme préscolaire est en place pour assurer et favoriser le développement global des enfants ainsi que leur préparation à l’école.

De plus, la loi 101 s’applique à la maternelle 4 ans, ce qui n’est pas le cas pour l’ensemble des services éducatifs du Québec. En effet, certains d’entre eux offrent uniquement des services en anglais ou dans une autre langue que le français. Imaginez l’enfant issu d’une famille immigrante qui arrive à la maternelle 5 ans et qui ne sait pas encore parler français parce que le service éducatif qu’il fréquentait lui était offert dans une autre langue.

Bref, cette question essentielle de la langue est rarement abordée quand on parle de l’importance de la maternelle 4 ans.

Par ailleurs, je suis d’accord avec Mme Dagenais quand elle écrit, à propos d’une entrée à la maternelle postpandémie, que « ce sont les familles les plus vulnérables sur le plan socio-économique, comme celle de Natalya, qui en subissent les conséquences ». C’est pourquoi la maternelle 4 ans joue un rôle déterminant pour tous ces enfants qui n’ont pas la chance de fréquenter un CPE. Des interventions préventives sont favorables aux enfants en situation de vulnérabilité et contribuent à contrer les inégalités du berceau et à rendre ainsi l’école plus équitable.

Enfin, je suis d’accord avec Mme Dagenais quand elle écrit, en référence au taux d’échec en écriture au secondaire, « rappelons-nous que les interventions pendant la petite enfance sont celles qui sont les plus efficaces et rentables en matière de santé et de réussite éducative ». Voilà une autre bonne raison justifiant l’existence des maternelles 4 ans. Le programme-cycle du préscolaire propose une approche équilibrée favorisant le développement global par le jeu et des activités de prévention ludiques. Le système éducatif québécois a la responsabilité d’offrir un environnement et un soutien appuyés sur les meilleures pratiques éducatives, dès la petite enfance.

Bref, pour toutes les petites Natalya, la maternelle 4 ans est une ressource importante, voire essentielle, qui répond à leur besoin de favoriser leur développement global, leur réussite éducative et leur apprentissage du français.

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