Avant de pester contre les radars photo, il faudrait prendre une bonne bouffée d'oxygène. Non, ce n'est pas une « TAXE !!! ». Et oui, cela devrait faire payer les conducteurs fautifs afin d'améliorer la sécurité de tous, à condition que l'emplacement soit bien choisi.

On l'oublie, mais en 2013, le nombre de morts sur nos routes était cinq fois inférieur au niveau de 1973. Et ce, même s'il y a aujourd'hui près de trois fois plus de véhicules.

L'année dernière, le bilan routier s'est encore amélioré. Et la baisse d'accidents était plus importante là où se trouvaient des radars photo. On en a installé 15 en 2009, lors du premier projet-pilote. À ces endroits, le nombre d'accidents a depuis diminué de 59 %, alors que la baisse était de 23 % dans l'ensemble de la province.

Des automobilistes déplorent malgré tout que les mains baladeuses de l'État pigeraient dans leurs poches.

Or, les radars photo ne sont pas une nouvelle taxe. Contrairement à la TVQ, on peut l'éviter. Suffit d'ouvrir les yeux et de respecter la loi.

Leur localisation est même diffusée sur internet et annoncée sur de grands panneaux.

La baisse du nombre d'accidents et de décès, à laquelle les radars semblent ainsi contribuer, profite à tous les automobilistes. Cela permettra l'année prochaine à la SAAQ d'abaisser ses primes. Pour un véhicule de promenade, l'économie devrait être de 65 $. C'est moins qu'une amende pour avoir roulé à 119 km/h sur l'autoroute.

Mais pourquoi ne pas plutôt sévir contre les enragés qui zigzaguent dans le trafic et collent le véhicule devant eux ? La réponse, c'est que l'un n'empêche pas l'autre. Le projet de radars photo s'autofinance, autant pour l'installation que l'entretien des appareils. Les policiers peuvent compléter le travail en patrouillant sur les routes ailleurs.

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Deux préoccupations légitimes demeurent. La première, c'est l'emplacement des radars. Québec est censé choisir les tronçons où on dénombre beaucoup d'accidents et d'excès de vitesse, et où les policiers ne peuvent faire de surveillance, par exemple parce qu'il n'y a pas d'accotement. Or, selon une recension faite par La Presse en 2013, le projet-pilote ciblait parfois des intersections où aucun accident grave n'avait été observé dans les trois dernières années. Un bon exemple : la sortie Atwater sur l'autoroute 15. C'est toutefois un argument pour améliorer l'emplacement des appareils, et non pour cesser le projet lui-même.

La seconde réserve, c'est l'utilisation des revenus. Ils doivent financer des mesures de sécurité routière, comme le réaménagement d'un boulevard dangereux. À ce jour, les excédents n'ont servi qu'à acheter plus de radars. Comme ils semblent efficaces, c'est un bon investissement. Mais la croissance du projet devrait rester raisonnable. Pour l'instant, il est utile.

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