Michael Applebaum fait-il l'objet d'une enquête policière? La question a plongé de nouveau l'administration municipale dans la tourmente, ces dernières semaines. Pour s'en sortir, certains demandent des éclaircissements de l'UPAC, une intervention du ministre de la Sécurité publique ou encore la démission du maire...

Or, qu'on le veuille ou non, l'odeur de corruption qui flotte dans les couloirs de l'hôtel de ville ne se dissipera pas avant les élections du 3novembre prochain.

D'une part, les rumeurs et allégations touchant M.Applebaum s'accumulent si vite qu'il est utopique de croire qu'elles seront confirmées ou démenties en moins de huit mois.

Il y a cette histoire des multiples et douteux changements de zonage d'un terrain convoité par deux entrepreneurs proches de la mafia dans Côte-des-Neiges. Il y a celle du traitement de faveur accordé par l'arrondissement à un entrepreneur en déneigement en 2009. Et il y a celle de ces activités de financement dont certains revenus semblent avoir été dissimulés.

Sachant que les policiers travaillent avec plus de soin encore lorsqu'une personnalité publique est impliquée, comme témoin ou suspect, les enquêtes en cours n'aboutiront certainement pas toutes avant la fin du présent mandat.

D'autre part, le travail policier est ainsi fait qu'il exige confidentialité, secret et discrétion.

La chef de l'opposition, Louise Harel, peut bien faire de l'esbroufe en exigeant des éclaircissements du ministre de la Sécurité publique, les interventions politiques sont à proscrire à tout prix. Peu importe le contexte. Peu importe le nom et la fonction des suspects.

De la même façon, l'UPAC n'a pas à confirmer ou à infirmer la tenue d'une enquête, même pas au principal intéressé, afin de travailler en toute quiétude et de préserver la réputation d'un homme qui pourrait, à terme, être blanchi. Tout citoyen a le droit à la confidentialité de son dossier tant qu'aucune accusation n'est portée.

Il ne reste donc qu'une option: se boucher le nez quelques mois, en attendant le prochain rendez-vous électoral.

De toute façon, M. Applebaum, qui a fait partie d'Union Montréal et de l'administration ternie de Gérald Tremblay, n'est qu'un maire intérimaire. Il n'est donc pas là pour sauver Montréal, mais pour assurer le bon fonctionnement de la Ville, pour lancer quelques chantiers, pour permettre à toutes les formations politiques de participer à la gouverne de l'administration intérimaire de coalition. Bref, pour faire le pont jusqu'à la prochaine élection à la mairie.

Élection, d'ailleurs, à laquelle M. Applebaum a juré de ne pas participer, une promesse salutaire qui trouve aujourd'hui toute sa pertinence, peu importe la teneur des enquêtes policières. Car il faut s'y résigner, ce n'est manifestement qu'avec le départ de l'hôtel de ville des actuels et anciens membres d'Union Montréal, des plus intègres aux moins vertueux, que les effluves de l'ancien régime se dissiperont pour de bon.

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