En paralysant l'Europe, en défiant les maritimes et en éprouvant l'Est du Québec, le dérèglement du climat des derniers jours a montré à quel point les autorités sont sans défense face aux bouleversements climatiques qui nous attendent.

En paralysant l'Europe, en défiant les maritimes et en éprouvant l'Est du Québec, le dérèglement du climat des derniers jours a montré à quel point les autorités sont sans défense face aux bouleversements climatiques qui nous attendent.

Bien qu'il soit hasardeux de faire un lien avec le réchauffement de la planète, les vents, marées et tempêtes de neige n'en constituent pas moins un exercice de feu... auquel nous avons lamentablement échoué.

Il n'y a, pour s'en convaincre, qu'à revoir les couloirs du plus gros aéroport mondial jonchés de voyageurs allongés, les demeures côtières de la Gaspésie livrées à la merci des vagues et les rares artères des Îles-de-la-Madeleine rendues impraticables par une montée des eaux aussi subite que menaçante.

Voilà précisément ce que nous apporteront les changements climatiques, et ce, que la communauté internationale réussisse ou non à juguler ses émissions de gaz à effet de serre.

Car, fait peu connu, on aurait beau cesser toute émission polluante demain matin, la concentration actuelle de gaz à effet de serre nous condamnerait néanmoins à un réchauffement progressif pour des siècles à venir. À la hausse de 0,78 degré observée à ce jour s'ajoutera, en effet, au moins 0,6 degré supplémentaire au cours des 30 prochaines années... peu importe la trajectoire que nous emprunterons.

Faites le calcul: on n'est pas bien loin des 2 degrés d'augmentation établis comme seuil au-delà duquel les conséquences pourraient être «irréversibles» et «dangereuses»...

On a donc, collectivement, le choix : ou bien on attend de voir les bras croisés si les prédictions s'avèrent, ou bien on s'adapte tout de suite à ces inévitables changements.

Au pays, hélas, on a choisi l'inertie. Le Canada n'a en effet aucune stratégie d'adaptation, malgré une promesse faite en ce sens il y a trois ans.

Le Québec s'y prépare discrètement, mais Ottawa refuse d'en faire autant, même si les conséquences se font sentir à la grandeur du pays: les infrastructures gondolent dans le Nord, le niveau des Grands Lacs diminue à vue d'oeil, les insectes ravagent les forêts de l'Ouest et du Québec, l'allongement de la saison de croissance de certains arbres fait craindre l'émergence d'espèces envahissantes.

Voilà pourquoi le dernier rapport de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, publié jeudi dernier, conclut que «l'adaptation aux effets du changement climatique doit constituer une priorité canadienne».Il est question de technologies freinant le réchauffement du pergélisol, d'élargissement des aires protégées pour contenir les effets sur la faune, de stratégies de conservation de l'eau, de plantations d'arbres pour réduire les îlots de chaleur, de recharge de plages, de constructions sur pilotis, etc.

Mais les conservateurs, dans leur aveuglement idéologique, refusent d'entendre l'appel. Tout comme les services de sécurité d'Europe ont refusé de tenir compte des avertissements météo...

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