L'obésité recule chez les enfants américains d'âge préscolaire, signale une importante étude publiée cette semaine. Un phénomène restreint qui, espérons-le, est appelé à s'étendre.

En huit ans, la prévalence de l'obésité a pratiquement diminué de moitié chez les 2 à 5 ans, rapportait le Journal de l'Association médicale américaine (JAMA) mardi. Entre les années 2003-2004 et 2011-2012, le taux est passé de 12 % à 8 %, montrent les chiffres de l'agence fédérale CDC (Centers for Disease Control).

Un enfant sur 12, c'est encore beaucoup. Comparé au reste de la population, par contre, le recul est encourageant. L'obésité n'a pas cédé un pouce dans les autres groupes. Elle a même gagné 6,5 points chez les femmes de 60 ans ou plus, atteignant 38 %.

Les États-Unis, où plus du tiers (34,9 %) des adultes sont obèses, sont à l'avant-poste de l'épidémie mondiale de surpoids. Les progrès constatés chez nos voisins du Sud sont donc dignes de mention. Même s'ils concernent un groupe d'âge restreint, ils permettent d'espérer que le phénomène soit réversible.

Le surpoids et l'obésité ne sont pas des maladies. Beaucoup d'autres éléments, dont l'alimentation, l'activité physique et la génétique, influencent l'état de santé d'un individu. Ce sont cependant des facteurs de risque importants, qui augmentent la probabilité de souffrir de divers problèmes. Leur progression dans le monde est pour le moins inquiétante.

« Nous ne devons pas laisser une autre génération grandir avec l'obésité comme nouvelle norme », a déclaré la directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe cette semaine. Dans les États membres de cette région, un enfant de 11 ans sur trois est désormais en surpoids.

L'ennui, c'est que l'obésité est un problème de santé publique complexe, qu'on ne peut pas régler par une campagne de vaccination ou l'interdiction d'un seul produit, comme la cigarette. Et quand la situation s'améliore, on ne sait pas trop pourquoi non plus. La qualité des repas et des programmes d'exercice dans les garderies, la réduction de la consommation de boissons sucrées et la popularité de l'allaitement maternel pourraient expliquer le recul chez les petits Américains de 2 à 5 ans, mais aucun lien de cause à effet n'a été démontré.

Les interventions, même à tâtons, doivent se poursuivre. La première dame Michelle Obama vient de proposer un règlement interdisant le marketing de collations trop grasses, salées, sucrées et caloriques dans les écoles. Si les effets positifs seront difficiles à mesurer, ça ne peut pas faire de mal non plus.

Une autre étude publiée le mois dernier aux États-Unis montre que si l'obésité recule chez les ados de parents éduqués, elle augmente chez les autres. L'école peut jouer un rôle important si elle se donne la peine de créer un environnement différent, en offrant non seulement de la sensibilisation, mais, aussi, des activités sportives auxquelles certains n'ont pas accès dans leur milieu.

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