On s'inquiète beaucoup du vieillissement de la population. Trop, peut-être. En effet, l'idée que l'on se fait de cette étape de la vie s'améliore à mesure qu'on s'en approche, montre une nouvelle enquête de l'association des établissements de santé.
Et si la grande peur du vieillissement de la population n'était, au fond, qu'une angoisse de jeunes? En tout cas, les perceptions liées à l'âge s'améliorent avec le nombre des années montre un sondage CROP dévoilé hier par l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS).
Avoir des rides, par exemple, est vécu de façon beaucoup moins dramatique à mesure qu'on avance en âge. De 18 à 34 ans, moins d'un Québécois sur trois (29%) peut dire que ça ne le dérange pas du tout. À partir de 65 ans, par contre, plus d'un répondant sur deux (55%) ne s'en fait plus avec ça.
Le sujet peut paraître superficiel, on retrouve la même attitude à plusieurs égards.
Quand on leur demande comment ils prévoient être à 75 ans, les Québécois de plus de 64 ans se révèlent très optimistes. La grande majorité se voient autonomes, bien entourés, à l'aise financièrement et en santé, dans une proportion nettement plus élevée que la population générale.
Autre facteur rassurant: la vieillesse semble être un mirage qui s'éloigne à mesure qu'on s'en approche. Les 18-34 ans disent qu'à 61 ans, ils seront vraiment vieux. Ceux qui ont franchi ce cap ne sont pas du tout du même avis. À 65 ans ou plus, on ne se voit pas vieux avant 85 ans!
Les peurs liées au vieillissement demeurent toutefois bien présentes dans l'ensemble de la population. Plus des trois quarts des répondants craignent d'être malades, de perdre leur autonomie ou leur mémoire. Plus de la moitié s'inquiètent de l'isolement, de leur sécurité financière, de devoir quitter leur logement ou que d'autres décident pour eux. Angoisses exagérées? Nous le souhaitons tous. Car l'espérance de vie continue d'augmenter.
Les femmes qui étaient âgées de 65 ans l'an dernier pouvait s'attendre à vivre encore près de 22 ans en moyenne, indiquent les données publiées hier par l'Institut de la statistique du Québec. Avec une espérance de vie plus courte de trois ans, les hommes de 65 ans atteindront quand même presque à 84 ans en moyenne.
Cette longévité n'a de sens que si elle est bien vécue, c'est-à-dire en santé, en bonne compagnie et à l'abri des soucis matériels. C'est souvent le cas, nous disent ceux qui sont rendus là. On en prend bonne note.
Le Québec est la province canadienne qui vieillit le plus rapidement. Les 65 ans et plus, toutefois, ne représentent encore que 16% de la population. Dans 20 ans, par contre, ils seront 26%. Assez, peut-être, pour faire pencher la balance de l'opinion. Et faire dire aux sondages que le vieillissement de la population, finalement, ce n'est pas la fin du monde.
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