L'industrie québécoise du spectacle se rebiffe contre les sites de revente de billets, et veut limiter leur emprise sur le marché. Bonne chance. C'est un commerce en pleine expansion contre lequel il existe peu de recours.

L'industrie québécoise du spectacle se rebiffe contre les sites de revente de billets, et veut limiter leur emprise sur le marché. Bonne chance. C'est un commerce en pleine expansion contre lequel il existe peu de recours.

Les fans des méga-vedettes internationales connaissent la chanson. Que vous attendiez au téléphone, en personne ou en ligne, vos chances d'avoir des places à la billetterie  officielle sont très minces. Tout s'envole en quelques minutes, avant de réapparaître sur des sites de revente, à des prix nettement plus élevés.

Le phénomène touche désormais les vedettes québécoises. À plus petite échelle, mais pour le milieu, c'est déjà trop. Même si Billets.ca, le revendeur le plus en vue, affirme ne miser que sur quelques gros noms, les sites du genre dérangent.

On leur reproche de gonfler le prix des billets, d'accaparer les meilleures places et de prêter à confusion. Pendant que l'humoriste Louis-Josée Houde, la productrice Lucie Rozon et la salle L'Étoile font des sorties publiques, l'ADISQ travaille en coulisse. L'association réclame une loi pour endiguer le phénomène.

On n'en est pas là du tout, on est rendu à l'étape de faire un état de la situation, nous dit-on au bureau de la ministre de la Culture, Christine St-Pierre.

L'état des lieux risque de s'avérer bien décourageant pour l'industrie. L'Ontario, souvent cité en exemple, n'est pas mieux armée. Sa Loi sur le trafic des billets de spectacle, amendée il y a tout juste une semaine, vise seulement à empêcher «vendeur primaire» comme Ticketmaster d'offrir ses billets sur un site de revente auquel il est relié, comme TicketsNow.

La confusion entre billetteries officielles et revente finira par s'estomper. L'accès aux places les plus convoitées, par contre, n'est pas près de se régler. Même en limitant les quantités par client.  

Le système de l'américaine Wiseguy Tickets, qui simulait des milliers d'acheteurs en ligne, lui a permis de rafler plus d'un million de billets convoités. Trois dirigeants viennent d'être reconnus coupables. Mais seulement après sept ans d'activité ayant généré plus de 25 millions de profit. Pas étonnant que d'autres continuent à utiliser de tels logiciels robots.   

Le billet virtuel, payé en ligne, mais remis seulement au moment de l'événement, sur présentation de la carte du crédit par le consommateur, est une solution séduisante, mais controversée. Pas moyen d'offrir des billets en cadeau, ni de les revendre si on a un empêchement. Ce qui, comme le faisait remarquer le New York Times, soulève une question fondamentale. Un billet est-il un bien comme un autre, que l'acheteur est libre de revendre? Ou une licence qu'un artiste ou une équipe sportive peut révoquer à sa guise? Si la première interprétation l'emporte un jour devant les tribunaux, il n'y aura plus grand-chose à faire contre les revendeurs.

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