À Montréal, les pitbulls auront désormais plus de chances d'attaquer et de mordre petits et grands, gracieuseté de l'administration Plante.

On ne mettra pas, ici, de gants blancs. L'encadrement des chiens de type pitbulls, considérés comme des chiens dangereux par l'administration de Denis Coderre, vient d'être supprimé. Sans offrir de solution de rechange. C'est une erreur.

Car Montréal considère maintenant ces molosses comme des chiens « réguliers ». Même si les chiffres de la Ville démontrent qu'en 2015-2016, les chiens de ce type ont été à l'origine de 38 % des morsures recensées sur le territoire montréalais. Ils ne représentent pourtant que 3 % des quelque 50 000 chiens enregistrés.

On promet un nouveau règlement au cours des six prochains mois. Il nous reste à espérer que ce plan B sera substantiel. Et que ces chiens ne feront pas, d'ici là, de nouvelles victimes.

L'administration Coderre ne demandait pourtant pas la lune aux propriétaires de pitbulls. Ils devaient notamment faire porter une muselière à leur chien et le tenir au bout d'une laisse d'au plus 1,25 mètre, sauf dans les aires d'exercice canin. On leur demandait aussi de le doter d'une micropuce, de le faire stériliser et de le vacciner contre la rage.

Valérie Plante affirme que le règlement de Denis Coderre avait créé un « faux sentiment de sécurité ». Elle vient de faire pire. Elle a créé un vrai sentiment d'insécurité.

On comprend la soeur de Christiane Vadnais, dévorée à Pointe-aux-Trembles par le pitbull du voisin en juin dernier, d'être consternée.

Cette décision précipitée de l'administration Plante est incompréhensible. Elle vient de se ranger du côté de la minorité d'idéologues qui se prennent pour des prêtres et donnent l'absolution à ces chiens.

Comme le coroner responsable de l'enquête sur le décès de Christiane Vadnais qui, cet automne, s'est prononcé contre le fait que nos décideurs ciblent « certains types ou races de chiens ». Le pitbull que les policiers ont retrouvé avec des « morceaux de chair sur le bord de sa gueule » après la mort de Christiane Vadnais était « mal socialisé » et « sous-stimulé », a-t-il écrit. Arrêtez, monsieur le coroner, vous allez nous faire pleurer...

La rigidité idéologique de certains défenseurs de ces chiens est telle que la semaine dernière, plusieurs ont cru à un complot lorsqu'une jeune femme a été déchiquetée par deux pitbulls en Virginie. Ils ont refusé de croire que les bêtes étaient responsables du carnage. Pour convaincre les sceptiques, le shérif a dû offrir plus de détails qu'il ne l'aurait souhaité. Il a dit avoir vu « les chiens manger la cage thoracique » de la victime.

Autant l'administration Plante s'est montrée réfléchie et résolue dans le dossier de la Formule E, autant elle vient de faire preuve, dans le dossier des pitbulls, d'une désolante insouciance.

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