L'ambitieux projet de train électrique présenté il y a deux semaines par la Caisse de dépôt et placement du Québec n'est pas encore sur les rails.

À la fin de la semaine dernière, la Caisse a expliqué que si le gouvernement fédéral ne confirme pas d'ici la fin de l'année en cours son désir d'investir dans ce projet, il faudra revoir l'échéancier.

Petit rappel : le système léger sur rail, dont le réseau s'étendra sur 67 kilomètres dans la région de Montréal, coûtera pas moins de 5,5 milliards. La Caisse est prête à injecter 3 milliards et veut convaincre Québec et Ottawa d'investir conjointement 2,5 milliards.

Le projet, on l'a dit, sera bénéfique pour Montréal. Il a d'ailleurs rapidement suscité une quasi-unanimité chez la plupart des grands acteurs de la région métropolitaine.

Outre les avantages évidents pour ce qui est des déplacements dans la région, il va créer des milliers d'emplois (dont le Québec a bien besoin) et permettre à coup sûr de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Par ailleurs, il y a une réelle volonté, de la part de la Caisse, de livrer le train électrique sans délai. « Le mot clé est rapidement », a affirmé son président, Michael Sabia, précisant que les premières rames entreront en service fin 2020.

Si, bien sûr, personne ne se prend les pieds dans les fleurs du tapis au cours des prochains mois.

Or, il semble régner une certaine incertitude quant à la possibilité pour Ottawa d'agir rapidement. Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a affirmé que le projet pourrait recevoir l'appui de son gouvernement, mais uniquement dans le cadre de la phase 2 du plan de financement fédéral des infrastructures, qui va démarrer en 2019. Sa déclaration a poussé la Caisse à faire savoir qu'elle a besoin du feu vert d'Ottawa au plus tard « vers la fin de l'année ».

Au bureau d'Amarjeet Sohi, ministre fédéral de l'Infrastructure et responsable de ce dossier, on faisait hier remarquer que des pourparlers avec le gouvernement du Québec ont débuté et qu'on attend une demande de financement en bonne et due forme.

Parallèlement, à la Caisse on soulignait que « les discussions sont engagées et que ça va bien ». Au sein même de l'organisation, on admet qu'il reste « des devoirs à faire », notamment en ce qui concerne le montage financier de l'initiative.

Il faut bien sûr éviter d'agir précipitamment. C'est un projet d'envergure et rien ne doit être laissé au hasard. L'heure est aux consultations, qui dureront encore plusieurs mois (notamment sur le plan environnemental).

Mais il est crucial d'agir promptement. Et un feu vert rapide de la part d'Ottawa sera primordial.

On a pu le constater trop souvent ces dernières années, lorsque des grands projets sont mis de l'avant et que nos élus se mettent à tergiverser à leur sujet, ce n'est jamais une bonne nouvelle.

Les prochains mois seront déterminants. Nos gouvernements ne doivent pas permettre au doute et à l'incertitude de briser l'élan de ce projet d'avenir.

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