La décence la plus élémentaire commande parfois de laisser la partisanerie de côté. Malheureusement, Pierre Poilievre n’a pas reçu le mémo.

De passage à Vancouver mercredi pour un (trop) rare point de presse, le chef conservateur a fait du millage politique avec l’épidémie de surdoses qui frappe le pays.

Dans cette ville qui représente l’épicentre de la crise, M. Poilievre a promis de mettre fin aux programmes « subventionnés par les payeurs de taxes » qui « paient les gens pour utiliser de dangereux narcotiques ».

Il nous a été impossible de savoir si M. Poilievre visait les sites de consommation supervisés ou les programmes dits « d’approvisionnement sûr », qui fournissent des drogues non contaminées aux consommateurs les plus dépendants pour éviter qu’ils ne succombent aux substances du marché noir.

Dans les deux cas, les études sont claires : ces initiatives sauvent des vies. M. Poilievre l’aurait constaté s’il avait pris le temps de comprendre le dossier au lieu de véhiculer des idées préconçues teintées de démagogie.

En Colombie-Britannique, 1600 personnes sont mortes d’une surdose entre janvier et septembre. Renier le travail des gens qui combattent cette crise est déplorable.

La recette de Pierre Poilievre est bien connue : simplifier à outrance des enjeux complexes, privilégier la formule-choc au détriment des faits, transformer chaque enjeu en lutte politique.

Elle conduit parfois à des résultats odieux.

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