L’équipe éditoriale de La Presse a mis ses plumes en commun pour dénicher 25 idées, concrètes et réalisables, pour faire avancer le Québec.

Pour notre portefeuille

1. Aider les pauvres (et seulement les pauvres) à combattre l’inflation 

On entend partout que l’inflation fait mal. C’est vrai… mais ce sont les gens au bas de l’échelle, qui ne peuvent compresser leurs dépenses, qui souffrent le plus. Et ce sont eux qu’il faut aider. Les baisses d’impôt proposées par la CAQ, le Parti libéral et le Parti conservateur mettront de l’argent dans les poches de bien des gens qui n’en ont pas besoin. Même chose pour la baisse de la TVQ de Québec solidaire sur la nourriture et les vêtements. Des chèques ciblés vers les plus démunis, comme le propose le Parti québécois, sont nettement plus justifiés et risquent moins d’alimenter l’inflation qu’on cherche à combattre. Mais la solution la plus durable serait d’indexer trimestriellement les prestations d’aide sociale, les rentes de retraite et les autres mesures d’aide, pour éviter un décalage entre la poussée de l’inflation de la hausse des chèques.

Philippe Mercure

2. Vivement une loi antigaspillage !

Pour véritablement aider les ménages dont le pouvoir d’achat se fait gruger par l’inflation, Québec devrait encadrer l’industrie du prêt-à-jeter. Mais oui, vous savez, ces produits qui se brisent plus vite que leur ombre ? Un fléau qui vide le portefeuille des consommateurs et remplit les dépotoirs. D’ailleurs, le Québec est le triste champion de la croissance des déchets résidentiels au pays. Honteux ! La France dispose d’une loi antigaspillage depuis 2015. Le Québec y a déjà songé… mais les consultations menées par l’Office de la protection du consommateur n’ont mené nulle part. C’est le temps de s’attaquer à l’obsolescence programmée et au droit à la réparation.

Stéphanie Grammond

3. Des cheveux gris contre la pénurie

Le Québec compte 1,2 million de personnes âgées de 55 à 65 ans. D’ici 10 ans, ces derniers baby-boomers arriveront à la retraite. Il faut les convaincre de rester au boulot le plus longtemps possible. C’est l’une des planches de salut pour vaincre la pénurie de main-d’œuvre, qui alimente l’inflation. Comment y arriver ? On pourrait bonifier le crédit d’impôt pour travailleurs d’expérience, une idée qui se trouve dans la plateforme conservatrice. Ou encore, donner le choix aux travailleurs plus âgés de ne pas cotiser au Régime des rentes du Québec (RRQ), comme c’est déjà le cas ailleurs au pays avec le Régime de pensions du Canada. Les caquistes, les péquistes et les libéraux s’y engagent. Depuis le temps qu’on en parle : faisons-le !

Stéphanie Grammond

4. Des machines… et des gens formés pour les faire fonctionner

Plus que jamais, avec la pénurie de main-d’œuvre, le Québec doit faire plus avec moins. Or, même si on voit un rattrapage depuis quelques années, la productivité de nos entreprises est à la traîne par rapport à celle du reste du Canada et des États-Unis. L’une des clés est l’automatisation et la robotisation. Mais encore faut-il que les travailleurs connaissent ces solutions et puissent les faire fonctionner. Emna Braham, directrice générale de l’Institut du Québec, propose ainsi d’arrimer les programmes d’aide à l’investissement et ceux de formation. « Des programmes, il y en a au Québec. Mais ils ne se parlent pas », constate-t-elle. En formant les travailleurs directement en lien avec les solutions technologiques, on s’assurerait de faire fructifier les investissements.

Philippe Mercure

5. Une carte d’identité digne du XXIe siècle 

Après les déboires des millions de clients de Desjardins, on aurait espéré que Québec arrive au XXIsiècle. Que le gouvernement se presse de développer une véritable carte d’identité pour les citoyens. Ce n’est pas normal que le numéro d’assurance sociale, qui remonte au jurassique, soit encore la clé de voûte de notre vie financière qui fait saliver les pirates informatiques. Ce n’est pas normal qu’on valide encore notre identité avec le nom de jeune fille de notre mère, bien facile à trouver sur les médias sociaux. Le nouveau ministère de la Cybersécurité planche sur un identifiant pour les services en ligne du gouvernement. Pourquoi ne pas l’élargir à l’ensemble de nos activités ?

Stéphanie Grammond

6. Un arbitre pour nos finances publiques 

Avant les élections, les Québécois ont droit à une mise en jeu neutre et objective, grâce au Vérificateur général qui met son sceau sur les prévisions financières de la province. Tous les partis politiques ont donc le même point de départ pour lancer leurs promesses. Il nous faudrait un tel arbitre toute l’année ! Afin de fournir l’information neutre et fiable essentielle pour des débats publics transparents et une saine gestion de l’État. Le fédéral a son directeur parlementaire du budget depuis 2006. L’Ontario, depuis 2013. À quand le Québec ? Depuis 2013, plusieurs projets de loi ont été déposés par la CAQ, le PQ et QS. Le principe a même été accepté à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Allez ! Un dernier effort : on y est presque.

Stéphanie Grammond

Pour notre santé

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphanie Grammond propose de faire davantage appel aux physiothérapeutes pour désengorger la première ligne.

7. Plus de physiothérapeutes dans les hôpitaux

Entorses, chutes, fractures… le quart des consultations aux urgences découlent de problèmes qui peuvent être pris en charge par des physiothérapeutes. Pourquoi ne pas faire davantage appel à ces spécialistes de la santé pour désengorger la première ligne ? Ça se fait en Australie et au Royaume-Uni. Des projets pilotes au Québec ont donné des résultats prometteurs. Les patients attendent moins longtemps, ils sont plus satisfaits. Et les médecins peuvent se concentrer sur les cas lourds qu’eux seuls peuvent traiter. Notre système de santé est aux soins intensifs. Pour le sauver, les talents de chacun doivent être utilisés à leur plein potentiel… infirmières, pharmaciens, physiothérapeutes, alouette ! Allons-y : déléguons.

Stéphanie Grammond

8. Hausser les taxes sur le tabac

La taxe sur le tabac n’a pas été haussée depuis 2014 au Québec, alors qu’elle grimpe partout ailleurs au Canada. Résultat : le Québec est aujourd’hui, et de loin, la province qui taxe le moins ce produit nocif. Pour une cartouche de 200 cigarettes, un Québécois paie ainsi 29,80 $ de taxes spécifiques sur le tabac, contre 45,09 $ pour un Ontarien et jusqu’à 77,98 $ pour un Terre-Neuvien. Voilà un axe d’intervention simple pour faire diminuer la proportion de fumeurs québécois, qui stagne actuellement après avoir fortement chuté dans les années 1990 — avec des répercussions majeures sur la santé publique à la clé.

Philippe Mercure

9. Une Santé publique plus indépendante

Non, le directeur national de santé publique du Québec ne devrait pas être aussi sous-ministre au gouvernement du Québec. Le directeur national de santé publique a un rôle crucial à jouer, et il a besoin de davantage d’indépendance vis-à-vis du gouvernement. On propose deux changements. Qu’il ne soit plus sous-ministre (les deux fonctions peuvent porter à confusion, même s’il accomplit son travail avec rigueur, indépendance d’esprit et bonne foi). Que sa nomination soit confirmée par un vote des deux tiers des députés de l’Assemblée nationale (comme pour le patron de l’UPAC ou le Protecteur du citoyen).

Vincent Brousseau-Pouliot

10. Prendre un vrai virage vers les soins à domicile

Le Québec tarde à prendre un véritable virage vers les soins à domicile pour les aînés. Le modèle actuel pour l’hébergement de nos aînés est déjà bancal et ne suffit pas à la demande. Et ça n’ira pas en s’améliorant. La population du Québec est vieillissante et le gouvernement n’a pas encore pris la mesure de ce que ça signifie, à l’avenir, pour la demande d’hébergement de longue durée, même si des sommes importantes ont été investies depuis une demi-douzaine d’années. La vérificatrice générale du Québec en a fait la démonstration en mai dernier, sonnant l’alarme quant à ce qui se profile pour les futurs aînés en perte d’autonomie. Le virage aurait déjà dû être pris depuis longtemps. On a besoin d’un plan d’action qui tient compte de l’évolution démographique au Québec. Et ce plan doit être accompagné de nouveaux investissements, plus substantiels. C’est urgent !

Alexandre Sirois

Pour l’environnement

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Alexandre Sirois propose que le Québec se fixe des cibles annuelles de réduction des gaz à effet de serre dès maintenant, au lieu de toujours repousser les efforts à plus tard.

11. Réduire nos GES, c’est maintenant !

Depuis 1990, le Québec a fait chuter ses émissions de gaz à effet de serre (GES)… de 2,7 % ! Et on espère les réduire de 37,5 % d’ici 2030 ? Il faut agir. Et vite ! La solution ? Se fixer des cibles annuelles pour nous forcer à bouger, dès maintenant, au lieu de toujours repousser les efforts à plus tard. Un budget carbone nous permettrait d’y arriver. L’idée a été lancée dans la dernière année par le député péquiste sortant Sylvain Gaudreault, pour ensuite être reprise rapidement par le Comité consultatif sur les changements climatiques. Ce n’est pas sorcier. Chaque année, la province aurait une cible de réduction de GES à respecter. Et on saurait dès l’année suivante si la province y est parvenue. Ce serait beaucoup plus transparent et nos élus se verraient forcés de rendre des comptes régulièrement. Simple, mais efficace.

Alexandre Sirois

12. Réparer notre marché du carbone

Le marché du carbone est la pierre angulaire de notre lutte contre l’urgence climatique. Le problème : il est brisé. Les crédits ont été distribués trop généreusement, si bien que le prix de la tonne de carbone est trop bas pour provoquer les changements nécessaires. Aujourd’hui, le prix imposé par Ottawa aux provinces qui n’ont pas leur propre tarification est de 50 $ la tonne, contre à peine 35 $ au Québec. Et l’écart, selon les prévisionnistes, ne fera que grandir. Une solution serait de retirer les crédits non utilisés pour mettre une pression à la hausse sur les prix.

Philippe Mercure

13. Démanteler le ministère des Forêts

Le comble, pour un ministère, c’est de commander une étude à des experts… qui recommandent de mettre la hache dans ledit ministère ! Et c’est ce qui s’est passé récemment quand la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards a laissé entendre que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs devait être démantelé. La protection de la faune et l’aménagement forestier vont aussi bien ensemble que le feu et l’eau. Le prochain gouvernement devrait offrir la faune et les parcs au ministre de l’Environnement, mais aussi trouver des moyens d’offrir à ce dernier un pouvoir accru à Québec.

Alexandre Sirois

14. Soigner notre biodiversité

On compte beaucoup sur les nouvelles technologies pour abaisser nos émissions de GES et résister aux changements climatiques. En oubliant que la nature peut nous rendre de précieux services dans les deux cas, souvent pour bien moins cher. Un arbre est une formidable machine à capter du carbone. Et un marais n’a pas son pareil pour stocker un surplus de pluie qui, sinon, finirait dans un sous-sol. Le gouvernement Legault a bien développé de nouvelles aires protégées, mais celles-ci sont encore trop rares dans le sud du Québec. Et l’inaction devant le déclin du caribou forestier est le symbole qui montre que la biodiversité ne fait pas encore le poids devant les enjeux économiques. Vivement une nouvelle grille d’analyse.

Alexandre Sirois

Pour nos enfants

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphanie Grammond propose de rendre plus fluide le passage du diplôme d’études professionnelles au diplôme d’études collégiales puis au baccalauréat.

15. L’éducation, sauce allemande

Le diplôme d’études professionnelles (DEP) offert au secondaire est trop souvent un cul-de-sac sur le plan scolaire. S’il permet aux jeunes d’accéder rapidement à un métier, il ne fournit pas toujours les préalables à ceux qui voudraient continuer au cégep. Le Québec devrait s’inspirer du système « dual » allemand qui est collé sur les besoins du marché du travail puisqu’une grande partie de la formation est donnée en entreprise. Les stages pratiques alternent avec le contenu théorique et les apprentissages généraux qui sont enseignés à l’école. Les élèves peuvent cheminer de manière très fluide de l’équivalent du diplôme d’études professionnelles au diplôme d’études collégiales au baccalauréat, comme en témoigne une amusante campagne de pub qui clamait : « Apprends coiffeur, deviens biologiste ».

Stéphanie Grammond

16. Rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans

Elle n’est pas si loin, quand on y pense, l’époque où des élus québécois dénigraient l’instruction. Il est vrai que nous sommes sortis de la Grande Noirceur depuis des décennies, mais on a visiblement encore du chemin à faire. L’instruction mérite d’être valorisée davantage au Québec. Et l’une des façons dont le prochain gouvernement pourrait y contribuer, ce serait en rendant l’école obligatoire jusqu’à 18 ans. Ce serait un symbole fort. Et en prime, ça aurait de véritables répercussions sur le terrain. Le taux de diplomation devrait grimper. C’est notamment ce qui s’est passé en Ontario. Quand d’autres ont de bonnes idées, ne nous gênons pas pour les imiter !

Alexandre Sirois

17. Un ministère de l’Éducation qui sait de quoi il parle

Quel est le pourcentage d’élèves qui redoublent chaque année au primaire ? Le ministère de l’Éducation du Québec ne le sait pas. On répète, parce que c’est un peu surréaliste : le ministère de l’Éducation ne sait pas combien d’élèves redoublent au Québec. Comment peut-il bien évaluer son réseau d’éducation s’il ne connaît pas une donnée aussi essentielle que le taux de redoublement ? Et ce n’est pas un exemple isolé. Si on veut prendre l’instruction au sérieux, il faut que le ministère de l’Éducation ait un meilleur portrait de la situation au Québec. Et qu’il collige davantage de données utiles.

Vincent Brousseau-Pouliot

18. Renforcer l’enseignement du civisme à l’école

Menaces de mort, saccage du bureau d’un candidat, affiche électorale maculée de sang : la campagne électorale rappelle encore tristement que la haine qui bouillonne sur les réseaux sociaux déborde de plus en plus souvent jusque dans la vie réelle. À long terme, mieux enseigner le civisme à l’école pourrait aider à renverser ce fléau qui mine le climat social. Le vivre-ensemble et l’utilisation des médias sociaux sont enseignés à l’école, notamment dans le cadre du nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise. Mais vu l’ampleur du problème, il faut renforcer ces enseignements afin de former des gens capables de discuter sans recourir aux insultes et à la violence au moindre désaccord.

Philippe Mercure

Pour nous loger

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Tronçon sans voiture de l’avenue Park Stanley dans Ahuntsic

19. Des quartiers sans auto

Imaginez un quartier où les enfants peuvent jouer devant la maison sans crainte de se faire heurter par une auto. Un quartier bien desservi par les transports publics où la verdure domine, et dans lequel on peut se rendre à l’école et à l’épicerie à pied. C’est l’idée que lance le maire de Laval dans l’essai Des quartiers sans voitures. Non, il ne veut pas bannir les autos. Elles seraient garées en périphérie et les résidants seraient encouragés à privilégier l’autopartage. Un tel quartier existe en Allemagne, entre autres, et pourrait très bien être implanté dans plusieurs municipalités du Québec.

Nathalie Collard

20. Un registre public des loyers

Dans la lutte contre les rénovictions et autres hausses de loyers injustifiées, les organisations de défense des locataires réclament depuis longtemps un registre public des loyers. Ce registre informerait les locataires du coût des loyers précédents et s’accompagnerait d’un mécanisme pour fixer les hausses maximales permises si aucune rénovation nécessaire et justifiée n’a été effectuée. Cela éviterait au locataire de devoir aller se battre devant le Tribunal administratif du logement pour défendre ses droits. Un tel registre protégerait aussi d’éventuels acheteurs d’immeubles de logements en leur présentant des perspectives de revenus plus réalistes, plutôt que fondées sur la spéculation.

Nathalie Collard

21. Construire des immeubles résilients

Tornades, vagues de chaleur, pluies diluviennes… nos immeubles ne sont pas construits pour faire face aux conséquences des changements climatiques. Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et Infrastructure Canada travaillent à modifier le Code national du bâtiment afin qu’on construise des immeubles plus résilients, mais le Québec est une des provinces qui tardent souvent à mettre leur propre code à jour. Sachant que le secteur du bâtiment représente 30 % de la consommation totale d’énergie et 12 % des émissions de GES, il faudrait accélérer la cadence. Les intempéries n’attendent pas, elles.

Nathalie Collard 

Pour notre culture

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Nathalie Collard suggère d’offrir des billets culture aux familles à faibles revenus.

22. Laissez-passer pour la culture

En période d’inflation, le budget culture écope souvent en premier. Difficile de dépenser pour un billet de théâtre ou une visite au musée pour toute la famille quand on peine à payer l’épicerie. Québec solidaire a proposé d’offrir un billet culture de 200 $ aux nouveaux arrivants, en plus d’offrir aux élèves du primaire et du secondaire deux sorties culturelles supplémentaires, qui s’ajouteraient aux deux sorties, au minimum, déjà établies par la CAQ durant son dernier mandat. On devrait élargir cette offre à toutes les familles à faibles revenus. Non seulement cette mesure stimulerait l’activité économique du milieu culturel, mais elle contribuerait aussi à rendre la culture accessible à un plus grand nombre.

Nathalie Collard

23. Lire, lire et lire encore

Un peu plus du quart des Québécois sont analphabètes fonctionnels, selon la Fondation pour l’alphabétisation. Dans une étude dévoilée début septembre, elle estimait à environ 2,5 millions le nombre de Québécois qui peinent à lire un texte complexe. Les solutions à ce problème, qui risque de creuser un fossé dans la population québécoise, sont multiples : renforcer l’enseignement du français, encourager la lecture, démocratiser l’accès aux livres et garnir les bibliothèques des écoles qui font souvent pitié. Le défi est de taille et il faut agir sur plusieurs fronts.

Nathalie Collard

Pour la diversité

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Alexandre Sirois propose de modifier la Loi sur les services de santé et les services sociaux afin de créer un environnement sécurisant pour la population autochtone qui respecte son identité culturelle.

24. Modifier la législation en santé en tenant compte des revendications autochtones

Le gouvernement Legault a soulevé la controverse cette année quand on a compris qu’il ne profiterait pas de la session parlementaire pour intégrer la notion de sécurisation culturelle à la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Explication officielle : la CAQ souhaitait prendre le temps nécessaire pour proposer un projet de loi spécifique sur cet enjeu. Or, non seulement la commission Viens avait recommandé d’enchâsser ce principe dans la loi, mais une motion à ce sujet avait aussi été adoptée à l’Assemblée nationale (en mars 2021). Il s’agit de s’engager à créer, à l’aide de mesures concrètes, un environnement sécurisant pour la population autochtone qui respecte son identité culturelle. Des gestes ont déjà été faits en ce sens depuis la mort tragique de Joyce Echaquan et des sommes ont été investies, mais il importe de modifier la loi rapidement.

Alexandre Sirois

25. Évaluer si on « prend soin » des immigrants

Comment voulez-vous qu’on soit en mesure de décider de façon éclairée combien d’immigrants nous devons accueillir au Québec en vertu de notre capacité d’accueil… si on ne connaît pas notre capacité d’accueil ! Car c’est ce qui se passe actuellement. On avance dans le noir. Si bien qu’on met la charrue devant les bœufs. On tranche quant au nombre d’immigrants à accueillir sans savoir si on en « prend soin », pour reprendre une expression fréquemment utilisée par la CAQ. Quel est l’état du processus d’intégration et de francisation des immigrants qu’on accueille ? Nous avons besoin de données qui nous permettront d’évaluer la qualité des services de francisation qu’on offre aux immigrants et leur performance. Ensuite, lorsqu’on saura enfin de quoi on parle, on pourra débattre en se basant sur des chiffres et pas seulement des intuitions et des émotions.

Alexandre Sirois

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