C’est la nouvelle trouvaille des stratèges politiques de la CAQ, le glissement sémantique qui vise à diviser la population : si vous êtes contre le troisième lien, c’est que vous méprisez les gens de Québec, la « deuxième métropole du Québec ».

C’est ce qu’a lancé un conseiller de François Legault récemment sur Twitter. Stéphane Gobeil accusait les partis de l’opposition d’être « condescendants » et méprisants envers la population de la Capitale-Nationale. « Ils renoncent à représenter les gens de Québec », a-t-il déclaré.

Est-ce vraiment ainsi que la CAQ souhaite définir les termes du débat entourant un investissement de plus de 6 milliards de dollars ? Une infrastructure dont l’utilité n’a pas encore été démontrée puisqu’aucune étude n’a encore été présentée ?

Ce n’est pas sérieux.

Ceux et celles qui s’opposent au troisième lien, ou qui posent des questions fort légitimes à son sujet (dont plusieurs candidats de la CAQ récemment convertis), n’ont rien contre les gens de Québec. Il y a même des gens de Québec qui doutent de la pertinence de ce projet. Parlez-en au maire Bruno Marchand, qui l’a déjà remis en question publiquement. Est-ce qu’on l’accuse de mépris et condescendance à l’endroit de ses concitoyens lui aussi ?

S’il se réalisait, le 3e lien aurait des impacts majeurs sur l’environnement et les finances publiques. Peut-on en débattre ?

Il faut refuser de tomber dans le piège de la politique qui divise. On ne méprise ni la ville de Québec ni ses habitants quand on remet en question le projet de 3e lien.

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