Il y aura 1000 chantiers à Montréal cet été. 1000 ! On parle de 85 chantiers routiers majeurs dans la grande région métropolitaine, soit 25 de plus que l’an dernier. La patience des automobilistes, et dans une moindre mesure celle des cyclistes et des piétons, sera mise à rude épreuve.

Les experts disent que la circulation cet été sera pire que l’an dernier alors que la situation était déjà assez éprouvante merci, et ce, « avec pas de touristes » ou presque. Maintenant que les véhicules immatriculés aux États-Unis et dans les autres provinces canadiennes envahissent nos rues, il faudra se mordre les joues pour retenir nos jurons.

Parmi les plus gros chantiers : le centre-ville, avec comme pièce de résistance l’avenue des Pins, qu’on refait de fond en comble. On ne doute pas qu’un jour ce sera très beau, mais d’ici là, il faudra ronger son frein. Le chantier du secteur Laurentien-Lachapelle cause lui aussi des maux de tête. Il y a également le boulevard Saint-Laurent à partir de Fairmount, en travaux depuis plusieurs mois, qui ralentit la circulation vers le nord.

Et c’est sans compter les nombreuses entraves qui mettent des bâtons dans les roues des automobilistes qui essaient d’entrer sur l’île ou d’en sortir. Que ce soit le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, le pont Victoria, la 15, la 30, la 40, le pont de l’Île-aux-Tourtes ou l’échangeur Souligny… impossible d’y échapper, à moins de se déplacer en hélicoptère.

On ne remet pas en question l’utilité de ces travaux. On le sait, nos infrastructures datent des années 1960 et 1970 et elles tombent en ruine. Ces travaux sont nécessaires et parfois même urgents.

Le problème, c’est leur coordination. Comme si on n’arrivait pas à avoir une vue d’ensemble pour mieux harmoniser, quand c’est possible, le déploiement des cônes orange.

Faudra-t-il demander au ministre Christian Dubé de nous fabriquer un beau grand tableau comme celui qu’il a imaginé pour la Santé, afin de voir en un coup d’œil ce qui se passe sur le réseau routier ? Chose certaine, on peut faire mieux. On doit faire mieux.

La Vérificatrice générale de la Ville de Montréal est du même avis. Dans un rapport déposé il y a un peu plus d’un mois, elle écrit : « L’approche déployée par la Ville, soit par la mise en place de processus de planification et de coordination des projets, n’est pas pleinement efficace pour lui permettre d’avoir proactivement une vue d’ensemble des chantiers qui peut impacter son réseau routier et d’en minimiser les impacts pour les usagers. »

Au moment où la VG a fait ses vérifications, le système mis en place par la Ville, l’Assistant à la gestion des interventions dans la rue (AGIR), n’agissait pas beaucoup. Les arrondissements concernés n’étaient même pas au courant de son existence.

Est-ce qu’il y a eu des améliorations ? Oui, nous assure un porte-parole de la Ville qui n’est toutefois pas en mesure de nous donner un exemple concret de ce qui a été fait depuis. Mais on nous jure que l’information circule mieux.

On nous rappelle également qu’il y a des outils numériques pour aider les automobilistes à mieux planifier leurs déplacements.

Comme le site Mobilité Montréal, qui vous redirige vers Québec 511, le site du ministère des Transports. Ou Google Maps, qui permet de voir l’état de la circulation en temps réel.

Dommage qu’on doive se fier à une application californienne alors que nous sommes la capitale mondiale de l’intelligence artificielle.

Enfin il y a l’escouade mobilité qui peut intervenir sur un chantier au besoin.

Bien sûr, on ne saurait trop inciter les Montréalais à choisir les transports collectifs et actifs quand c’est possible. Une diminution du nombre de voitures sur les routes améliorerait grandement la fluidité.

Mais on devrait pouvoir encourager les gens à réduire leur utilisation de la voiture sans les rendre fous.

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