En ce jour de fête nationale, l’équipe éditoriale de La Presse unit ses plumes pour célébrer le Québec. Pour souligner ce qui nous distingue, nous rassemble et nous anime. Comme l’a si bien dit le hockeyeur Phillip Danault : bonne Saint-Jean tout le monde !

La solidarité toute nordique

Est-ce le froid qui nous rapproche, qui crée cette cohésion au sein de la population québécoise ? En tous cas, il semble que la sociale démocratie pousse bien dans les climats nordiques, car le Québec est un champion de la redistribution de la richesse, à l’image des pays scandinaves. C’est ce filet social qui nous permet d’aplanir le fossé entre les riches et les pauvres et aussi d’offrir des services qui profitent à tous. Réjouissant ? Oh que oui ! Car les iniquités, c’est largement documenté, nuisent au bonheur collectif, à la santé, à la démocratie… Alors, continuons de miser sur cette belle solidarité qui est tout à notre honneur.

Stéphanie Grammond

L’égalité homme-femme

Le recul du droit à l’avortement au sud de la frontière nous fait réaliser à quel point les acquis des femmes sont fragiles. Au Québec, le réseau des garderies aura été une de nos plus belles réalisations pour atteindre l’égalité homme-femme. Mais attention, là aussi les acquis sont fragiles, on le voit avec la pénurie de places qui oblige les familles à faire des choix déchirants. Même s’il reste des combats à mener — équité salariale, discrimination, violence sexuelle… —, l’égalité à la québécoise n’a pas grand-chose à envier aux pays nordiques. C’est une des forces de notre société et il faut la protéger.

Nathalie Collard

Le vivre-ensemble

L’économiste Mario Polèse a dit tout le bien qu’il pense de notre province dans un essai publié il y a quelques mois. Le titre de son livre ? Le miracle québécois. Rien de moins ! Au cœur de sa thèse se trouve le succès de notre modèle de vivre-ensemble. « Il n’y a pas si longtemps [le Québec] était une société divisée, au bord de l’explosion sociale, la majorité francophone ayant un fort sentiment d’infériorité, et pour cause. » Alors qu’aujourd’hui, le Québec francophone a su « se libérer et s’imposer sans sacrifier le vivre-ensemble avec d’autres peuples ». Est-ce que c’est toujours simple ? Non. Est-ce que la situation du français demeure précaire ? Oui. Et il importe de s’en préoccuper. Mais de grâce, ne sous-estimons pas notre chance et ne perdons pas de vue nos succès !

Alexandre Sirois

La vie culturelle unique

Nous sommes en 2022. La planète est envahie par la culture du géant américain. Toute ? Non ! Une province peuplée d’irréductibles créateurs résiste. Sur la scène, au petit et au grand écran, sur la page ou dans nos oreilles, et même sur nos tables, les créateurs québécois accomplissent un tour de force : nous offrir une vie culturelle riche et dynamique tout en s’illustrant partout sur la planète. Plusieurs de nos créateurs ont été heurtés de plein fouet par la COVID-19 alors qu’ils « sauvaient notre âme » durant les moments les plus difficiles de la pandémie. Il ne faudrait pas les oublier.

Nathalie Collard

Québec inc. 2.0

La Révolution tranquille a permis au Québec qui dormait dans son cocon de se transformer en papillon pour prendre son envol sur le plan économique. À ce chapitre, il faut saluer la création par Jacques Parizeau de la Caisse de dépôt et placement du Québec, institution phare du Maître chez nous qui a vu naître Québec inc. Bien sûr, certains fleurons comme Alcan, Rona ou Bombardier ont fait l’objet d’acquisition, faisant craindre chaque fois l’érosion des précieux sièges sociaux au Québec. Mais d’autres entrepreneurs prennent la relève, notamment dans le domaine de la techno. Chapeau à Québec inc. 2.0 ! Valorisons l’entrepreneuriat chez nos jeunes. L’avenir passe par l’innovation.

Stéphanie Grammond

Les grands espaces

Le Québec, c’est aussi la beauté de nos grands espaces, si nombreux qu’on en oublie parfois notre chance. Et notre responsabilité de les préserver pour les générations futures. Le parc national du Bic et son accès à notre fleuve, majestueux. Forillon. Les sentiers de marche des Grands Jardins et des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, dans Charlevoix. Orford. Le parc national du Mont-Tremblant. En milieu urbain, le parc de la Gatineau. Durant la pandémie, beaucoup de Québécois se sont réfugiés dans les parcs fédéraux et les parcs nationaux de la SEPAQ, en vacances ou simplement pour s’aérer l’esprit. Les parcs nationaux ont enregistré 10,1 millions de jours de visite en 2021-2022, un record de la SEPAQ et une hausse annuelle de 27 %. Aller respirer l’air de nos grands parcs : voilà une résolution pandémique à conserver.

Vincent Brousseau-Pouliot

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