Le silence est d’or, dit-on. Mais pas dans toutes les circonstances. Pour bon nombre de victimes des pensionnats et leurs proches, le silence du pape était devenu intenable. Particulièrement dans la foulée des découvertes de restes d’enfants sur les sites d’anciens pensionnats au cours de la dernière année.

N’oublions pas que la Commission de vérité et réconciliation du Canada, dans ses 94 appels à l’action rendus publics à la fin de ses travaux, avait réclamé des excuses rapides du pape au nom de l’Église catholique. C’était en 2015 !

Il faut donc saluer la décision prise par le pape François d’en parler franchement (de prononcer le mot « excuses ») et publiquement. Et non derrière des portes closes, à demi-mot, comme l’avait fait son prédécesseur Benoît XVI. Voyons voir maintenant si des gestes concrets suivront, comme un accès aux archives à ce sujet. Ce serait aussi crucial.

Le geste est historique et sa portée ne doit pas être sous-estimée. En revanche, il ne faudrait pas non plus l’exagérer. Le gouvernement fédéral, sous Stephen Harper, avait présenté ses excuses pour les pensionnats pour Autochtones il y a près de 15 ans. Une initiative essentielle, mais les plaies ne se sont pas cicatrisées du jour au lendemain.

Les excuses présentées vendredi au Vatican sont fondamentales et elles seront répétées d’ici peu au Canada. Mais il est long le chemin de la guérison et de la réconciliation.

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