Ainsi, tout est bien qui finit bien.

Des doutes avaient été soulevés ces dernières semaines quant à la possibilité de reprendre sous peu les travaux parlementaires à l’Assemblée nationale en mode « présentiel », mais ils ont été dissipés jeudi dernier.

Les parlementaires sont de retour à Québec en personne cette semaine. Et la première période des questions en direct du Salon bleu est prévue pour mardi.

Il faut le souligner et s’en féliciter. Il s’agit d’un service essentiel, tout particulièrement dans les circonstances.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La première période des questions en direct du Salon bleu est prévue pour mardi à Québec.

La raison aura prévalu. Comme ce fut d’ailleurs le cas à Ottawa, où les travaux ont déjà repris avec la bénédiction des autorités fédérales de santé publique.

Les partis d’opposition à Québec avaient été échaudés par une lettre expédiée au début du mois de janvier par le DArruda. Ce dernier recommandait que tous les travaux se fassent en mode virtuel jusqu’au 8 février. La situation devait ensuite être réévaluée.

Entendons-nous, il fallait tenir compte de l’évolution de la pandémie. Là-dessus, tout le monde était d’accord. La situation épidémiologique s’est améliorée depuis le début de janvier, mais la situation demeure critique.

C’est pourquoi l’opposition a déposé la semaine dernière une série de propositions visant à mieux répondre aux nouvelles exigences de la Santé publique.

La souplesse manifestée par l’ensemble des partis d’opposition semble donc avoir permis d’en arriver à une entente qui, au final, sert la démocratie.

Des mesures encore plus strictes encadreront le retour des députés à l’Assemblée nationale. À circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles.

Le nombre de parlementaires lors de la période de questions demeure réduit à sa plus simple expression (37 dont le président) et du plexiglas séparera dorénavant tous les pupitres.

Parmi les autres changements, on imposera le port du masque chirurgical presque en tout temps et le nombre d’activités en mode virtuel sera augmenté par rapport à ce qui était permis en décembre.

Mais ça ne change rien au fait que la tenue de la traditionnelle période des questions et la présence sur place de membres du gouvernement – qui seront interrogés tant par l’opposition que par les journalistes sur place (là encore avec des mesures strictes) – va permettre une meilleure reddition de comptes.

Priver l’opposition de ces débats dans l’enceinte de l’Assemblée nationale nuirait à son rôle, essentiel, de contre-pouvoir.

Ce serait d’autant plus problématique que l’opposition se retrouve déjà marginalisée depuis le début de la pandémie.

Le temps de glace qui lui est réservé nous fait parfois penser à celui auquel avait droit Guy Lafleur à l’époque où Jacques Lemaire était entraîneur du Canadien.

Insistons en terminant sur le fait que si les travaux parlementaires s’étaient poursuivis en mode virtuel, les journalistes aussi auraient écopé.

« L’accès des journalistes aux élus de l’Assemblée nationale, y compris aux membres du gouvernement, est essentiel au bon fonctionnement de la démocratie québécoise », a souligné le président de la Tribune de la presse du Parlement de Québec (le journaliste au Devoir Marco Bélair-Cirino) le 26 janvier dernier, dans une lettre expédiée au DArruda.

Il lui demandait alors « de considérer toutes les mesures de distanciation physique possibles avant d’ordonner la tenue de travaux parlementaires virtuels ».

Ce fut donc fait.

Et tant la vie démocratique que l’intérêt public en sortent gagnants.

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