Les récentes annonces en lien avec le logement social et abordable sont à classer dans la catégorie des bonnes nouvelles.

Lundi dernier, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a annoncé un investissement de plus de 2 milliards de dollars sur 6 ans pour rénover des habitations à loyer modique (HLM) en mauvais état, et un autre montant de 279 millions destiné à la construction d’environ 3000 logements sociaux.

Jeudi dernier, c’était au tour du ministre des Finances, Eric Girard, de dévoiler un montant de 304 millions, dont 200 millions seront consacrés à un nouveau programme national qui permettra la construction rapide de logements abordables, en collaboration avec le privé et le communautaire. La ministre Laforest doit en dévoiler les détails au cours des prochaines semaines.

Ce sont des avancées positives qui permettront d’entreprendre le rattrapage en matière de logements sociaux et abordables au Québec.

Est-ce suffisant ? Malheureusement pas.

Pour la seule région de Montréal, les groupes populaires évaluent les besoins à environ 50 000 logements sociaux. Projet Montréal en a promis 8000 en quatre ans.

C’est un véritable électrochoc qui est nécessaire pour rattraper le temps perdu.

La crise du logement est bien réelle. Combinée à l’inflation et au déficit d’espaces locatifs, elle crée une situation dramatique pour les moins bien nantis qui consacrent une trop grande part de leur budget à se loger. Plusieurs de ces familles vivent dans des conditions inacceptables. Or, un logement propre et bien entretenu n’est pas un luxe, c’est un besoin essentiel auquel tout le monde a droit.

On se réjouit donc de ces annonces qui sont un pas dans la bonne direction, un signal que les échos de la crise ont été entendus à Québec, qui reconnaît le problème. Il faudra poursuivre ces efforts au cours des prochaines années.

L’autre bonne nouvelle, du moins pour Montréal, c’est la nomination de Benoit Dorais, qui, en plus d’assumer la vice-présidence du comité exécutif de la Ville de Montréal, sera responsable du dossier de l’habitation et de la stratégie immobilière au sein de l’administration Plante.

En plus d’avoir dirigé le comité exécutif dans le précédent mandat, M. Dorais a une connaissance fine du dossier, ce qui n’est pas à négliger étant donné la complexité des enjeux ainsi que l’urgence d’agir.

Projet Montréal avait promis la création d’une certification de propriétaires responsables, à laquelle un registre des loyers serait intégré. Un processus de consultation devrait être annoncé prochainement, Valérie Plante en ayant fait une promesse pour ses 100 premiers jours au pouvoir. Cette certification permettra d’avoir une idée plus précise de l’état du parc locatif montréalais.

Là aussi, il y a urgence. La série de reportages de nos collègues Katia Gagnon et Hugo Joncas la semaine dernière a bien illustré la grande vulnérabilité des locataires face à des propriétaires abusifs.

Plusieurs enquêtes journalistiques menées au cours des derniers mois ont également montré comment les promoteurs privés parvenaient à se soustraire à l’obligation de construire du logement social. Ou comment des loyers abordables avaient été acquis par des acheteurs très bien nantis.

Bref, il y a un grand ménage à faire dans cette filière.

En campagne électorale, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, et le maire de Laval, Stéphane Boyer, s’étaient engagés à tenir un sommet sur le logement. Il devrait avoir lieu au printemps. Cette idée est tout à fait pertinente, pourvu que Montréal y participe.

L’habitation doit absolument être abordée avec une vision métropolitaine. En unissant leurs forces, les trois villes pourront développer une vision commune et parler d’une seule voix pour réclamer davantage de fonds à Québec. Une approche qu’ils auront avantage à adopter dans plusieurs dossiers.

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