Qu’on habite Montréal, Drummondville ou Baie-Comeau, les élections municipales sont l’occasion d’exercer une véritable influence sur des décisions qui affectent notre vie de tous les jours.

De la collecte des ordures à la sécurité dans les quartiers, de l’aménagement des espaces verts à l’état des rues, de notre centre de loisirs à notre compte de taxes, le gouvernement municipal intervient dans toutes les aspects de notre quotidien.

Il peut également prendre des décisions qui auront un impact sur la prolifération des armes à feu, l’accès au logement abordable ainsi que la mobilité à l’heure de la transition énergétique.

Est-ce qu’on le réalise pleinement ? Peut-être pas.

Le faible taux de participation aux élections municipales, particulièrement chez les moins de 35 ans, indique que les citoyens se sentent peu interpellés. Du moins pas suffisamment pour réserver une heure ou deux dans leur journée pour aller voter.

En 2017, à Montréal, le taux de participation à l’élection était de 42,5 %. À titre comparatif, il était de 62 % aux dernières élections fédérales et de 66 % aux dernières élections provinciales, en 2018.

Les nombreux scandales éthiques qui ont plombé la vie municipale dans les années 2000 et 2010 ont sans doute contribué au désintérêt des uns et au cynisme des autres. Corruption à Laval et à Terrebonne, scandale des compteurs d’eau à Montréal, ces histoires fortement médiatisées, et aussi désolantes soient-elles, ont au moins débouché sur un resserrement de plusieurs règles d’éthique. Et le projet de loi 49 – qui souhaite entre autres modifier la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale – prévoit l’obligation pour tous les élus de suivre une formation en éthique en début de mandat.

À quand la parité ?

Le manque d’intérêt pour la politique municipale se traduit aussi par la difficulté d’attirer des candidats et des candidates.

Cette année, selon les données fournies par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, sur les 8044 candidats aux postes de maire ou de conseiller, 60,9 % ont été élus sans opposition (la proportion était de 56,3 % en 2017). À travers le Québec, ce sont 273 conseils municipaux qui ont été formés de candidats élus par acclamation. C’est 55 de plus qu’à la dernière élection.

La bonne nouvelle, c’est qu’on note une augmentation – légère – du nombre de jeunes qui briguent les suffrages. Bien que les 55-64 ans soient les plus représentés (28,2 %), les 18-34 ans comptent pour 9,5 % du total des candidatures, une augmentation depuis 2017 où la proportion était de 8,7 %.

Les femmes aussi sont plus nombreuses qu’à la dernière élection. De 31,3 % en 2017, elles sont passées à 35,5 %. À titre comparatif, les candidatures féminines en 2005 représentaient 24,7 % de tous les candidats. Oui, la progression se fait à pas de tortue. Pour atteindre la parité, il manque 1771 femmes selon le Groupe Femme, politique et démocratie qui lance l’idée d’une règle semblable à celle qui oblige la parité dans les conseils d’administration des sociétés d’État.

Donnée encourageante pour l’avenir : les jeunes femmes représentent 49,6 % des personnes candidates chez les 18-34 ans.

Des messages partout

À chaque campagne on multiplie les efforts pour faire « sortir le vote ». Campagne publicitaire multilingue pour rejoindre toutes les communautés, diffusion massive dans les médias traditionnels – télévision, radio, journaux – ainsi que dans les réseaux sociaux, les transports en commun, sur les murales et les murs des villes. On tente de rejoindre les électeurs partout.

C’est sans compter la couverture journalistique, les pancartes qui envahissent les rues, les appels téléphoniques et le porte-à-porte des candidats.

Bref, à moins de vivre dans une grotte sans WiFi, difficile d’ignorer qu’il y a des élections ce week-end.

Et pour faciliter la participation, il y a aussi le vote postal, qui se déroulait du 4 octobre au 5 novembre cette année. Offert aux personnes âgées, hospitalisées ou à mobilité réduite, le vote par la poste était également proposé aux personnes âgées de 70 ans et plus dans 450 municipalités québécoises.

Enfin, cette année, pour éviter que les gens s’agglutinent en temps de COVID, on a multiplié le nombre de jours de vote. En plus de la journée officielle du 7 novembre, on a pu voter par anticipation les 30 et 31 octobre dernier. On pourra également voter ce samedi 6 novembre à Montréal. Dans la métropole, le taux de participation est de 12,9 % pour le vote du week-end dernier, selon Élections Montréal. Une nette augmentation puisqu’il était de 7,98 % en 2017.

Il fera beau tout le week-end et nous gagnerons une heure de sommeil dans la nuit de samedi à dimanche. Frais et dispos, allez donc prendre une marche dans les couleurs de l’automne jusqu’au bureau de vote le plus proche. Les villes ont besoin de vous.

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