En entrevue avec la journaliste de RDS Chantal Machabée, le joueur du Canadien de Montréal Jonathan Drouin est revenu sur les raisons de son absence prolongée du jeu la saison dernière. Le jeune homme de 26 ans a expliqué qu’il souffrait d’insomnie et d’anxiété généralisée. Anxiété qui l’avait paralysé au point où il n’était plus capable de chausser ses patins.

Drouin n’est pas le premier athlète professionnel qui s’attaque au tabou de la santé mentale. Récemment, la gymnaste Simone Biles et la joueuse de tennis Naomi Osaka ont abordé la question sur la place publique. Avant elles, le footballeur Étienne Boulay, qui participe à la campagne #BellCause, a lui aussi fait avancer les mentalités. Le milieu du hockey demeure toutefois un des derniers bastions d’une vision de la masculinité où la vulnérabilité n’a pas sa place.

Réjouissons-nous, il semble que les choses changent. Un jeune joueur accepte de parler de son anxiété et derrière lui, un club l’appuie dans sa démarche. Opération de relations publiques pour racheter la mauvaise gestion de l’affaire Logan Mailloux ? Peut-être. Ce qui compte ici, c’est que la sortie publique de Drouin aura des effets positifs dans la société.

La journaliste Elizabeth Plank a très bien montré dans son essai Pour l’amour des hommes que les stéréotypes sexistes ne causent pas seulement du tort aux femmes. Ces clichés nuisent aussi aux hommes qui se retrouvent prisonniers d’une image unidimensionnelle de la masculinité. En se montrant vulnérable, Jonathan Drouin présente une image beaucoup plus nuancée de ce que signifie « être un homme ». Et il ouvre la porte à d’autres jeunes qui se sentiront peut-être plus libres d’exprimer leur vulnérabilité à leur tour. On l’en remercie.

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