La bataille fait rage. Mais au lieu de nous battre, nous sommes en train de tester nos armes et de nous demander lesquelles on pourrait bien utiliser.

C’est l’image qui vient en tête quand on voit le réseau scolaire affronter la menace des nouveaux variants du virus de la COVID-19.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

L’école Arc-en-ciel, à Laval, a fait face à une importante éclosion de COVID-19.

Faut-il déployer les tests rapides dans les écoles ? Des projets pilotes sont en cours pour le savoir. Où sont les classes mal ventilées qui font courir le risque d’une transmission du virus par aérosols ? On ne le sait pas. Les tests de qualité de l’air dans les écoles ne sont pas complétés.

Dans les deux cas, nous attendons donc les réponses. Le problème, c’est qu’elles risquent d’arriver trop tard. C’est maintenant qu’on en aurait besoin. Oui, les masques chirurgicaux au primaire en zone rouge aideront, mais ils sont loin de tout régler.

Les experts et le gouvernement lui-même le martèlent : nous sommes dans un moment critique de l’épidémie. La course bat son plein entre la progression des variants plus contagieux et la vaccination qui vient enfin de passer en vitesse supérieure.

Et alors que la situation était relativement sous contrôle dans les écoles, celles-ci sont maintenant l’épicentre des préoccupations.

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L’idée n’est pas de paniquer. Mardi, on comptait huit écoles complètement fermées parmi les 3000 du Québec, et moins de 900 classes fermées sur les 48 000 au total. C’est peu. Mais puisqu’on soupçonne les variants de mieux se transmettre entre les enfants que la souche traditionnelle, le bilan pourrait rapidement se dégrader.

Au moindre soupçon qu’un variant est présent, on n’hésite plus à fermer des écoles. Pour arrêter le feu, c’est efficace. Mais ces fermetures causent des dommages collatéraux. Les familles des enfants touchés doivent souvent aussi s’isoler. Ça veut dire des employés qui ne peuvent se rendre au travail, dont des travailleurs de la santé.

Les écoles représentent maintenant les principaux foyers d’éclosion dans la province, devant les résidences pour aînés et les milieux de travail. C’est préoccupant.

Garder nos écoles ouvertes est l’une des priorités du gouvernement et c’est tant mieux. Mais il faut que les moyens suivent les ambitions.

Ce qui nous amène aux retards actuels. Dès l’été dernier, des questions ont été posées sur la ventilation dans les écoles. Le ministère de l’Éducation a réagi en testant la qualité de l’air de toutes les classes. Celles qui sont problématiques seront fermées, a-t-on promis en janvier. On relocalisera les élèves ailleurs.

Or, à la fin du mois de février, ces tests ne sont toujours pas complétés. Le ministère de l’Éducation promet des résultats complets d’ici le 15 mars, mais ce ne sera qu’un état des lieux. Trouver des locaux vides pour accueillir les enfants dont les classes seront fermées est un casse-tête auquel on n’a même pas commencé à s’attaquer.

Le fameux dossier des tests rapides montre lui aussi des retards troublants. En octobre dernier, la pédiatre Caroline Quach a proposé d’évaluer la pertinence de ces outils en déployant des projets pilotes dans les écoles. Il a fallu attendre janvier pour obtenir toutes les autorisations nécessaires. Les résultats finaux sont prévus… pour l’été prochain. Aussi bien dire trop tard.

Mais la Dre Quach a déjà dégagé certains constants. Les tests rapides ne semblent pas être la panacée quand on part à la pêche dans l’espoir d’identifier les élèves asymptomatiques. Mais ils pourraient permettre d’identifier et de retirer les cas symptomatiques et leurs contacts plus rapidement. Ces gains intéressants auraient avantage à être généralisés sans tarder.

La semaine de relâche devrait couper l’oxygène aux variants dans les écoles et on peut dire qu’elle tombe à point. Mais cette période pourrait aussi être utilisée pour déployer de nouvelles approches dans le réseau scolaire.

Bien sûr que ça arrive vite. Mais c’est maintenant qu’on a besoin de solutions, soient-elles imparfaites. Pas quand toutes les personnes vulnérables seront vaccinées ou que les classes fermeront pour l’été.

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