L’idée d’une immigration 100 % francophone pour freiner le déclin du français semble plaire à une majorité de nos lecteurs. Voici un aperçu des commentaires reçus à notre appel à tous sur l’immigration.

Simple et efficace

C’est la meilleure façon et la plus simple de s’assurer que les immigrants adoptent la langue française comme langue de communication au Québec.

Bertrand Isabel 

Oui, mais pas que !

Le déclin du français au Québec est très réel. Je suis parfaitement d’accord de viser un taux élevé d’immigrants francophones. Néanmoins, les immigrants devront venir avec des compétences de travail et d’études académiques.

Denis Rioux

Un bémol

Je ne suis pas d’accord. Je propose que l’immigration provienne aussi de plusieurs pays de langue latine : les personnes en provenance d’Italie, d’Espagne, du Portugal, du Mexique et des pays d’Amérique centrale et du Sud peuvent apprendre rapidement le français. Sans compter qu’il est plus facile pour ces gens de se joindre à la culture et aux valeurs des Québécois.

Elizabeth Moreau Guertin

À bras ouverts

Oui, et surtout quand cette main-d’œuvre francophone est scolarisée et disponible. Arrêtons de mettre des bâtons dans les roues de ces immigrants et accueillons-les à bras grands ouverts.

Gisèle Cadieux

Sommes-nous prêts ?

Je suis bien d’accord avec l’objectif, mais pour ça, la société québécoise aura à s’ouvrir à la diversité que cela implique. Il faut bien réaliser que le bassin d’une immigration francophone massive se retrouve dans des pays aux coutumes, croyances et profils très différents des nôtres. Pour l’instant, le Québec démontre peu d’ouverture à ce sujet, avec la loi sur la laïcité, l’ADN de l’électorat caquiste et de sa députation. Une sérieuse réflexion est nécessaire sur cet enjeu et des choix douloureux seront à faire. 

Raynald Marin

Le fait français

Je ne crois pas qu’une immigration francophone soit la solution. Bien sûr, je suis d’accord pour que la majorité de l’immigration soit francophone, mais il faut diversifier l’immigration. On voyait très souvent des Français arriver au Québec pour aller étudier en anglais. Le plus important, c’est que les immigrants de partout dans le monde apprennent le français et acceptent le fait français.

Luc Jodoin

De la capacité de s’exprimer

Oui, je suis d’accord avec l’idée d’une immigration 100 % francophone. Il n’est pas obligatoire que ce soit leur langue maternelle, mais les immigrants devraient être capables de s’exprimer en français.

Sylvie Brazeau, Gatineau

La revanche des berceaux

L’histoire nous a montré que la seule et unique façon efficace d’assurer la pérennité du français comme langue principale au Québec et son poids démographique est la revanche des berceaux. Par conséquent, tout débat autour de l’immigration francophone est vain et ne sert qu’à flatter la fibre nationaliste d’une partie de la population pour en tirer des bénéfices électoraux.

Richard Morin

Pourquoi s’arrêter aux francophones ?

Oui, il faut favoriser les immigrants francophones. Cependant, il est aussi possible d’accueillir ceux dont la langue maternelle n’est pas le français. Il faut mieux les accompagner dans l’apprentissage de notre langue. Qu’ils soient des mères, des pères ou des enfants. Apprendre une langue peut s’avérer ardu, mais si on fait une immersion totale, cet apprentissage se fera plus rapidement.

Caroline Lewis

Simplifier la paperasserie !

Je suis bien d’accord avec ce fait de parler français pour immigrer, mais il faut aussi avoir des compétences et il faut que les délais pour pouvoir travailler soient revus pour être plus rapidement sur le marché du travail. Le gouvernement doit simplifier la paperasserie et cesser de s’enfarger dans les fleurs du tapis. Si le fédéral peut permettre des délais plus courts pour des immigrants français dans les autres provinces, on devrait pouvoir faire mieux chez nous.

Pierre Bisson

Contrer le déclin

Notre langue est en déclin depuis trop longtemps. Je suis d’accord avec le gouvernement Legault de favoriser l’immigration avec des immigrants qui veulent s’intégrer dans notre culture et notre langue.

Yves Comtois

Un constat d’échec, un désaveu

Une immigration à 100 % francophone, c’est avant tout un constat d’échec pour la francisation des nouveaux Québécois. Apprendre le français est certes un défi difficile, mais loin d’être insurmontable avec des efforts constants. Par contre, il faudrait certainement aider les nouveaux arrivants à mettre les efforts, en leur rendant notre langue attrayante, une tâche à laquelle nous avons visiblement failli au cours des dernières décennies.  

Je ne parle pas ici de simplifier la conjugaison des participes passés, bien que cela pourrait être bienvenu, mais plutôt de donner envie d’apprendre le français, en donnant aux nouveaux arrivants de bonnes raisons de participer à notre culture commune. La popularité des cours de langue coréenne ces dernières années devrait avoir démontré que ce qui pousse à apprendre une langue, c’est avant tout un attrait pour la culture qui lui est associée. De cet attrait vient le désir d’obtenir une plus grande compréhension de cette culture.

L’immigration 100 % francophone, c’est avant tout un désaveu de notre culture québécoise. Cela relève d’un certain fatalisme, qui veut nous faire croire qu’il est impossible de compétitionner avec la culture anglo-américaine. Pourquoi ne pas faire de la revitalisation de notre culture un projet national ? Il faudrait pour cela investir dans notre industrie cinématographique, notre industrie musicale, notre littérature, créer un ensemble de contenus à partager avec les néo-Québécois. Un nouveau contenu francophone qui invite à nous rejoindre. Ça me semble une vision davantage portée vers l’avant, vers l’avenir, qu’une politique d’immigration sur la défensive, en repli devant le monde anglophone.

Etienne Gagnon