L’heure n’est pas nécessairement à l’optimisme alors que plusieurs de nos lecteurs reprochent aux dirigeants de ne pas atteindre les cibles fixées pour protéger la biodiversité. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite de notre appel à tous.

Rêves fous

Je n’ose pas exprimer d’attentes trop élevées, de peur d’être déçu. Mais si je devais me laisser aller à des rêves un peu fous, je souhaiterais voir le pays hôte qui est le nôtre, et tout particulièrement le Québec, surprendre par son audace et des mesures très concrètes, chiffrées et à court terme, destinées à accroître la biodiversité et ainsi renverser la tendance désastreuse qui a déjà fait tant de dégâts. Par un exemple fort et audacieux, qui sait si d’autres ne se mettraient pas aussi à rêver.

André LeBlanc, Laval

La confiance n’y est plus

À part dépenser des millions, je n’ai pas l’impression que l’évènement apporte des solutions concrètes. On parle et on n’agit pas. J’ai perdu confiance. Avec les nouvelles technologies, on fait des réunions en ligne. L’argent économisé pourrait servir à de meilleures fins. Pour voir des changements, il faut que chaque individu pose les bons gestes pour avancer en société.

Marie-France Bernier

Tant de questions

Quel est notre plan d’action pour réformer le secteur de l’agriculture afin de protéger les habitats prioritaires pour garder une hétérogénéité et une diversité ? Comment sensibilise-t-on la population à passer aux actes ? Comment rendre tout le monde responsable et avoir des objectifs clairs, simples et compréhensibles ? Pourquoi ne propose-t-on pas différentes étapes faciles à suivre ? Pourquoi le Vendredi fou ou les soldes ne sont-ils pas bannis ? Comment peut-on créer de la croissance sans mettre en danger notre milieu habitable ?

Selma Gueddich

Hypocrisie

Protéger la biodiversité va exiger de mettre fin à notre dogme de la croissance infinie dans un monde fini, et cela, personne ne veut l’envisager. On perd notre temps, on perd notre argent. Cette COP, comme celles du climat, va nous offrir au mieux quelques illusions qu’on peut continuer à consommer autant de ressources et d’énergie sans nuire à la biodiversité. Cette hypocrisie est inutile et délétère. Quant à moi, je m’en passerais bien.

Cédric Michaud

Accroître les aires protégées

J’espère et je souhaite voir les gouvernements et particulièrement celui du Québec — retardé environnemental — d’accroître les aires protégées de 25 %, de protéger les espèces florales et fauniques menacées et d’investir dans la santé de nos environnements naturels en ville et à la campagne. Nous devons bien ça à nos enfants et à nos petits-enfants.

André Clermont, biologiste et environnementaliste

Une lueur d’espoir

Pour répondre à la question, je vais suivre avec intérêt cette conférence. Je suis préoccupé par la perte de biodiversité, de milieux humides et par le nombre d’espèces menacées dans le monde, notamment au Québec. Je déplore le désintérêt du gouvernement Legault pour qui l’environnement est d’abord et avant tout une occasion d’affaires. Pour le premier ministre, il est clair qu’une espèce menacée ne doit jamais empêcher la création de richesse et les fameux bons emplois. Cette vision à courte vue est absolument déplorable. Il faut toutefois reconnaître que ce n’est guère mieux du côté des partis de l’opposition. Qui se rappelle la dernière fois où un chef de parti ou même un maire a déchiré sa chemise au sujet de la protection des espèces menacées et des milieux humides ? Moi non plus. Le Québec est l’hôte de la COP15, mais je n’attends rien du gouvernement québécois. Je souhaite toutefois qu’une lueur d’espoir jaillisse des débats.

Yves Lusignan

Directement dans le mur

Je n’ai aucune attente. Nous avons avec la COP15 notre principal problème. Beaucoup de publicité et aucune action. Oui, il y a eu beaucoup d’investissement à Montréal et rien ne se passe concernant la destruction de la planète. Tant que l’économie aura le dessus partout sur l’environnement, nous allons directement dans le mur.

Paul Rioux

Pour l’humain

Vu que cette convention aura lieu à Montréal et que l’être humain est aussi à l’ordre du jour par ses besoins d’accessibilité à l’eau, à la terre, à la nourriture, bref à la dignité, il serait essentiel de concentrer des efforts pour aider les gens qui sont victimes des dictateurs et assoiffés de pouvoir. Pourquoi ne pas axer les discussions, les réflexions pour protéger l’être humain des sottises humaines tels les guerres et les abus de toutes sortes. L’enfant mérite de vivre sainement. Revisitons ses droits et agissons pour son mieux-être. Les familles méritent l’espoir de vivre dans des mondes pacifiques. La COP15 devra axer ses efforts pour une paix durable. L’eau, l’air, les terres, le partage emboîteront le pas subséquemment.

François Robert jr, Québec 

Du courage

L’heure est grave. L’humanité n’a jamais eu autant besoin… d’humanité. Depuis que l’homme est homme, il n’a fait que reproduire les mêmes comportements autodestructeurs. Seuls les moyens ont changé. Grâce à la science et aux technologies, nous sommes devenus hyper efficaces à nous détruire. À détruire la vie.

Mes attentes ? Du courage. Du vrai courage. Pour se regarder dans le blanc des yeux et prendre conscience de ce que nous sommes, de ce que nous faisons. Du courage politique pour prendre de vraies mesures qui feront une vraie différence. Par exemple, réguler les Bourses du monde. Le modèle boursier nous tue. Planter quelques arbres, appliquer des taxes et assister à des conférences est d’une hypocrisie totale si, de l’autre côté, nous continuons de laisser aller un marché qui est fondé sur le « toujours plus », l’inégalité, l’exploitation…

Nous ne sommes plus à l’heure des compromis. Nous voulons des actions politiques courageuses qui vont faire mal à certains, mais soulager la majorité sur le long terme. Plus de partage, d’égalité, d’humanité… Des actions qui vont promouvoir et défendre la vie. À tout prix…

Yuri Del Rio