Aînés en perte d’autonomie, transports collectifs en région, priorités advenant un scénario où le Parti québécois deviendrait l’opposition officielle… L’équipe éditoriale de La Presse a profité d’une entrevue avec le chef du Parti québécois pour lui poser certaines de vos questions. Elles avaient été recueillies lors d’un appel à tous auquel vous avez répondu en grand nombre. Voici les réponses.

Beaucoup de nos aînés en perte d’autonomie n’arrivent pas à recevoir les soins dont ils ont besoin du CLSC ou en soins à domicile. Mais ils ne représentent pas un cas assez lourd pour avoir une place en CHSLD ou en maison des aînés, et les résidences privées trouvent leur cas trop lourd. Qu’avez-vous comme solution pour ces aînés qui tombent dans l’angle mort de notre système ?

Geneviève Guay

Paul St-Pierre Plamondon : Nous avons déposé un plan qui s’appelle Vivre et vieillir avec dignité. Je vous invite à le lire. On y propose de tripler l’offre de soins à domicile. Il s’agit essentiellement de prendre un modèle similaire à celui du Danemark et de plusieurs pays dans le monde, qui investissent davantage en soins à domicile de longue durée qu’en institutionnalisation. Tripler les soins à domicile, ça veut également dire que les entreprises d’économie sociale s’investissent pour augmenter l’offre de soutien à nos aînés. À ce moment-là, pour quelqu’un qui n’a pas le profil des CHSLD mais qui a quand même besoin de soutien à domicile, la proposition du Parti québécois va faire une différence.

Si votre équipe formait l’opposition officielle, quels seraient vos dossiers prioritaires puisque l’indépendance devrait attendre ?

Josiane Legault

Paul St-Pierre Plamondon : C’est de veiller au grain et d’être ferme sur des questions essentielles, mais tout en étant constructif et en ne mettant pas en scène des désaccords là où on peut faire avancer le Québec. L’essentiel, c’est quoi ? C’est l’avenir du français, c’est la question des changements climatiques et de la qualité de l’environnement, ce sont certaines questions sociales qui me semblent fondamentales, comme la dignité de nos aînés et les soins de nos tout-petits.

Que proposez-vous pour assurer l’accessibilité du transport collectif dans toutes les régions du Québec ?

France Labrecque

Paul St-Pierre Plamondon : C’est de remettre à chaque région du Québec, à chaque municipalité, le soin de mettre sur pied des projets de transport collectif qui sont adaptés à la particularité de leur région. On a quand même réservé 30 milliards d’investissements en infrastructures, c’est beaucoup d’argent. La pire chose qu’on peut faire, c’est du mur-à-mur. Nous, on croit à cette capacité des villes et des régions de proposer des projets bien adaptés à leurs besoins. On voit également une nouvelle génération de maires et de mairesses qui ont un dynamisme, une capacité d’innovation, qui ne demandent pas mieux que de proposer des projets sur mesure pour que, régionalement, on optimise les résultats en transport collectif avec les budgets existants.

Que ferez-vous pour augmenter les soins en santé mentale ?

Lise Anne Normand

Paul St-Pierre Plamondon : C’est de permettre au réseau public d’attirer des psychologues, d’augmenter l’offre en rehaussant substantiellement les salaires, qui ne sont nettement pas comparables avec la rémunération au privé.

Quelle est la plus belle réalisation qui a fait avancer le Québec ?

Colette Fecteau, Saint-Séverin, Beauce-Centre

Paul St-Pierre Plamondon : Il y a beaucoup d’exemples et je ne veux pas dire que c’est le seul, mais celui qui me vient en tête, ce sont les CPE. C’est un exemple frappant d’un Québec qui se fait confiance, qui se dit : on est capable d’innover, et si on croit qu’un modèle qui s’occupe de nos tout-petits est bénéfique tant pour les enfants que pour les parents et la participation au marché du travail, on va se faire confiance et aller de l’avant avec un modèle inédit. C’est un modèle qui, par la suite, a été étudié à travers le monde.

Propos recueillis par Philippe Mercure, La Presse

Note : par souci de clarté, les questions et les réponses ont parfois été condensées.