Fiscalité, pénurie de main-d’œuvre, vieillissement de la population, transports en commun… L’équipe éditoriale de La Presse a profité d’une entrevue avec le co-porte-parole de Québec solidaire pour lui poser certaines de vos questions. Elles avaient été recueillies lors d’un appel à tous auquel vous avez répondu en grand nombre. Voici les réponses.

Québec solidaire tient-il toujours à la souveraineté du Québec ? Si oui, pourquoi ne pas en faire la promotion durant cette campagne électorale ?

Pierre Faucher

Gabriel Nadeau-Dubois : On fait la promotion de la souveraineté à notre manière. Pour nous, le projet d’un Québec-pays, c’est le projet du pays le plus vert au monde, un projet de réconciliation avec les peuples autochtones, un nouveau pacte constitutionnel dans lequel la nation québécoise et les 11 autres nations avec qui on partage le territoire vont s’entendre sur un nouveau système politique. On parle de souveraineté dans des termes qui sont différents de ce à quoi les gens sont habitués, et on est fiers de cette différence-là.

Avec autant de similitudes dans leurs plateformes sur des enjeux majeurs, pourquoi Québec solidaire et le Parti québécois ne s’unissent-ils pas, ce qui leur permettrait peut-être de s’approcher du pouvoir ?

Caroline Bourgeois

Gabriel Nadeau-Dubois : Ces discussions-là ont eu lieu dans la foulée des élections de 2018. Depuis, les membres des deux partis ont conclu que les conditions n’étaient pas remplies pour qu’on aille dans ce sens-là. Oui, on a des points communs, mais on a aussi des points de divergence. Les électeurs vont choisir le 3 octobre.

J’ai fait mon bac en génie, travaillé fort, élevé trois enfants, économisé pour mes vieux jours… J’ai accumulé assez pour que ma conjointe et moi soyons confortables pour n’être un fardeau ni pour nos enfants ni pour l’État pendant notre retraite. Juste assez, mais pas trop. Pourquoi voulez-vous m’imposer davantage ?

Luc Godin

Gabriel Nadeau-Dubois : Pour moi, le débat n’est pas de savoir si les gens travaillent fort ou pas. Il y a des gens qui travaillent fort et qui réussissent et d’autres qui travaillent fort et qui n’arrivent pas à épargner. La question, c’est : est-ce qu’on veut de meilleures écoles, de meilleurs hôpitaux, des soins à domicile, investir dans l’environnement ? Si la réponse à cette question est oui, il faut des revenus. On les prend où ? On ne peut pas les prendre chez la classe moyenne ni dans les PME. Nous, on va aller chercher des revenus supplémentaires chez les grandes corporations et chez les gens qui ont plus de moyens. Le 5 % le plus fortuné va contribuer un peu plus, 1000 $ par million après le premier million. Je pense que c’est raisonnable pour avoir une société plus verte et plus juste.

Quelle est la plus belle réalisation qui a fait avancer le Québec ?

Colette Fecteau, Saint-Séverin

Gabriel Nadeau-Dubois : Hydro-Québec… malgré la cicatrice que ça représente pour le territoire québécois et dans nos relations avec les premiers peuples, il reste que c’est un geste qui, aujourd’hui, bien qu’on ne l’ait pas fait à l’époque pour des raisons écologistes, nous place dans une situation où on a toutes les cartes dans nos mains pour affronter le plus grand défi des prochaines années, la transition écologique. C’est pour ça qu’on n’a pas le droit d’échouer.

Propos recueillis par Nathalie Collard

Note : par souci de clarté, les questions et les réponses ont parfois été condensées.