Gestion de la pandémie, aide aux entreprises, changements climatiques : l’équipe éditoriale de La Presse a profité d’une entrevue avec le chef du Parti conservateur du Québec pour lui poser vos questions. Elles avaient été récoltées lors d’un appel à tous, auquel vous avez répondu en grand nombre. Voici les réponses.

Vous dites vouloir canaliser la “grogne” pour la faire entrer au Parlement, pour donner une voix à tous.tes les mécontents.es. Si votre parti ne fait pas élire de député.e, que comptez-vous faire avec cette “grogne” pour les quatre prochaines années ?

Alexandre Lacoste 

Éric Duhaime : D’abord, la grogne, c’est de l’insatisfaction et du mécontentent. Votre lecteur fait bien de le souligner. C’est tout à fait normal pour un parti d’opposition en démocratie de canaliser les insatisfaits et d’essayer d’offrir une alternative. C’est pourquoi le Parti conservateur du Québec a connu une croissance phénoménale depuis un an. On est de loin le parti qui a le plus grand nombre de membres. Si on ne fait pas élire de député, on va se plier au vote démocratique. On est dans une démocratie au Québec, ça a toujours été comme ça qu’on a changé, avec un vote dans une urne. C’est pour ça qu’on a choisi, plutôt que d’organiser des manifestations ou de faire quoi que ce soit d’autre, de canaliser nos énergies dans la formation d’un parti politique. On est en train aujourd’hui de réussir ce pari de faire entrer ces idées-là à l’Assemblée nationale. On est très nombreux au Québec à avoir eu l’impression ces dernières années que les quatre partis parlaient tous d’une seule voix, qu’il y avait un déficit démocratique qu’on a bien l’intention de combler à partir du 3 octobre.

Au sujet de la pandémie, qu’auriez-vous proposé, contrairement aux quatre autres partis, afin de protéger des vies et diminuer la contamination ? N’êtes-vous pas d’accord que notre liberté est limitée lorsque la vie des autres ou même notre propre vie est en danger ?

Érick Gauthier 

Éric Duhaime : Oui, mais il y a plusieurs éléments. On aurait protégé les plus vulnérables, ce que le Québec n’a pas nécessairement toujours bien fait, en transférant les gens entre des hôpitaux et les résidences [de personnes âgées] et CHSLD. On aurait séparé la Santé publique du politique. Comme dans plusieurs autres [États], la Santé publique aurait fait ses conférences de presse séparément, aurait fait des recommandations publiques au gouvernement. Le rôle des élus, c’est de prendre l’ensemble des intérêts de la société québécoise. La Santé publique ne prend pas en considération le nombre de faillites ou le nombre de jeunes qui vont avoir des problèmes de décrochage scolaire. C’était le rôle du politique de prendre la balance des bénéfices et des inconvénients, et d’expliquer pourquoi ils suivent certaines recommandations de la Santé publique et pourquoi ils n’en suivent pas d’autres.

Dans votre cadre financier, vous éliminez l’aide aux entreprises au cours des trois premières années d’un premier mandat. Selon le rapport annuel d’Investissement Québec, 4607 entreprises ont été accompagnées au cours de la dernière année. À votre avis, combien d’entreprises seraient obligées de fermer leurs portes sans une participation gouvernementale ?

Michel Simard, Québec 

Éric Duhaime : On ne peut pas savoir quel impact ça aurait, comme on ne peut pas savoir combien d’entreprises auraient continué de survivre si on ne les avait pas surtaxées. Ces entreprises-là auraient peut-être pu créer plus d’emplois, améliorer leur technologie, leur productivité, exporter. On ne peut pas le mesurer.

Quelle est la plus belle réalisation qui a fait avancer le Québec ?

Colette Fecteau, Saint-Séverin, Beauce-Centre 

Éric Duhaime : Le Québec est l’une des sociétés les plus tolérantes, les plus ouvertes. Je suis très fier de ça. J’ai eu la chance de vivre à l’étranger, et on est une société très ouverte par rapport aux différences. La preuve, ce n’est pas un hasard que je sois le premier chef gai dans l’histoire des partis conservateurs au Canada.

Si vous n’aviez qu’une seule cause, laquelle choisiriez-vous ?

Josée Massicotte 

Éric Duhaime : Présentement, la plus importante, c’est de rendre notre système de santé plus efficace. C’est la réforme qu’on propose qui est la plus ambitieuse, et celle qui est la plus urgente également.

Acceptez-vous les conclusions des rapports du GIEC, notamment que les changements climatiques sont responsables des épisodes de météo extrêmes, que les changements climatiques sont causés par l’activité humaine et qu’il est nécessaire de diminuer substantiellement la consommation d’hydrocarbures pour freiner le réchauffement climatique ?

Guillaume Leclerc 

Éric Duhaime : Effectivement. Dans la plateforme électorale du PCQ, on reconnaît l’existence des réchauffements. C’est pour ça qu’on apporte des solutions, notamment au niveau de l’électrification des transports.

Propos recueillis par Vincent Brousseau-Pouliot

Note : par souci de clarté, les questions et les réponses ont parfois été condensées.