Le dossier de Patrick Lagacé sur l’éducation publiée le 4 septembre dans la section Contexte, « Ce qui devrait être important », a suscité de nombreux commentaires des lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Enfin, la reconnaissance

Après avoir enseigné pendant plus de 33 ans et pris ma retraite depuis quelques années déjà, je ne peux qu’être en accord avec tous ces commentaires d’enseignants. Un seul mot me vient à l’esprit et c’est LA RECONNAISSANCE. La reconnaissance des enfants, des parents et des directions d’école envers le travail colossal accompli par les enseignants. Cette gratitude est le début d’un parcours et d’une réussite scolaire.

Sylvie Boucher

Aider autrement

Je suis un ancien enseignant et directeur au primaire, à la retraite depuis 13 ans. En lisant ces articles, on constate rapidement qu’il y a un besoin criant de soutien à nos enseignants. J’aimerais bien aller prêter main-forte à ces enseignants non qualifiés ou aux enseignants aux prises avec de trop nombreux élèves en difficulté, ou encore aux nouvelles directions d’école non expérimentées. Mais ce n’est pas ce que les centres de services nous offrent. Ils veulent que nous reprenions des postes à temps plein ou des suppléances à la journée. Je n’ai plus l’énergie ou le « courage », à 68 ans, pour faire ce type de travail, mais je crois qu’avec mon expérience, je pourrais être très utile au personnel d’une école. Pourquoi ne pas nous offrir d’aller soutenir ceux et celles qui demandent de l’aide à grands cris ?

Mario Chagnon

Demander aux enfants

Ne demandez pas aux enseignants si c’est correct dans leurs milieux. Ils ont trop tendance à parler de leur sort. Demandez aux enfants comment ils se sentent à l’école.

Paul Lapostolle

Vive le privé

J’ai travaillé plus de 26 ans dans un petit collège privé. J’ai été témoin jour après jour de l’engagement de TOUS les membres du personnel pour faire en sorte que cet établissement demeure un lieu riche en apprentissages et en développement humain. Je considérais que l’investissement des parents en valait la chandelle et je n’ai pas changé d’avis. Réaliser de si grandes choses avec des moyens modestes. Vive le privé.

Jocelyne Plamondon, Québec

Pour un plan national d’alimentation

Beaucoup de choses manquent à nos écoles, pour bien apprendre, les élèves doivent avoir le ventre bien plein. Nous sommes le seul pays du G7 à ne pas nourrir nos élèves. Depuis un an, j’essaie de trouver une solution pour démarrer une cafétéria à l’école de mes petits-fils. L’organisme La Cantine pour tous, établi à Montréal, me semble une des pistes à suivre. Quoique de compétence provinciale, le premier ministre Trudeau a donné comme mandat à la ministre de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau et à la ministre de la Famille Karina Gould de travailler ensemble à élaborer un plan national d’alimentation dans les écoles. À suivre.

André Dufresne

Faire confiance aux professeurs

Oui, mais pas pour dire aux profs « quoi faire et comment faire » ! Certains, même, vont jusqu’à vouloir choisir le prof pour leur enfant, et ce, sur des ouï-dire, la plupart du temps ! Après tout, c’est eux qui connaissent le mieux leur enfant, nous disent-ils ! Ces parents se prennent pour des spécialistes en pédagogie ! Pourquoi ne pas faire confiance aux profs comme ils font confiance aux médecins ? Quatre années d’études ne seraient d’aucune utilité pour former des spécialistes pour enseigner ? Pourquoi ne pas essayer de les appuyer plutôt ? S’ils ne leur font pas confiance, qu’ils fassent l’école à la maison ! La loi le prévoit. Sachez que les directrices et les directeurs d’école ainsi que les profs font tout ce qui est en leur pouvoir pour équilibrer les classes. D’ailleurs, lorsque l’école reçoit un nouvel élève, tous les membres du personnel concerné étudient très attentivement son dossier, y compris les professionnels non enseignants, afin de lui assigner la classe où il pourra le mieux se développer. Souvent, les parents se présentent sans avoir pris rendez-vous et croient qu’ils pourront nous le laisser ipso facto au bout de quelques minutes seulement. C’est le cas particulièrement lorsque les élèves arrivent du « privé ». Les parents nous lancent alors au visage qu’ils paient des impôts, et nous demandent de s’en aller travailler tout simplement ! L’école publique n’est pas une garderie ni un foutoir…

Suzanne Gagnon, ex-enseignante et ex-directrice d’école

Les écoles publiques d’abord

En lisant votre article, je me dis qu’une solution facile serait que le gouvernement arrête de subventionner les écoles privées. Si les écoles privées facturaient réellement le coût d’une année scolaire et vous verriez que plusieurs reviendront vers les écoles publiques. Ces dernières auraient alors de l’argent pour améliorer les programmes, organiser des activités, etc. Est-ce qu’un jour un gouvernement aura ce courage ?

Francine Robert, Chambly

Revaloriser l’éducation

Si l’éducation a été négligée par les gouvernements, c’est parce que les parents eux-mêmes n’y ont pas donné assez d’importance. Nos gouvernements reflètent les valeurs des électeurs. Et les parents les plus instruits ou les plus fortunés qui croient à la valeur de l’éducation envoient leurs enfants au privé, particulièrement au secondaire, au lieu de militer pour améliorer nos écoles publiques. C’est une particularité québécoise due au fait que les écoles privées sont subventionnées ici. Il y a bien peu d’écoles primaires et secondaires privées ailleurs au Canada, et pas plus aux États-Unis ou en France (des pays où j’ai vécu un total de 11 ans) – ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas leurs problèmes eux aussi.

Bernard Terreault

Bâtir sur ce qui existe déjà

Depuis plusieurs décennies, dans les journaux et autres médias, je lis et j’entends presque exclusivement parler des lacunes de notre système d’éducation, de ses insuffisances, de ses manques, de ses incompétences, etc. J’aimerais de temps en temps lire et entendre parler des bons coups des écoles privées québécoises. Des écoles publiques aussi — celles offrant des programmes spécialisés pertinents et efficaces, et des évaluations du succès des étudiants canadiens et québécois objectives à l’international. Quand on se compare aux autres pays et juridictions comparables, sommes-nous vraiment aussi mauvais, déficients et arriérés que le laissent entendre vos propos et ceux qui expriment un Québec bashing aussi virulent ? Pourquoi toujours essayer de faire des réformes en profondeur pour tout changer, alors que pour l’école publique, le seul changement nécessaire consisterait à adopter les méthodes de fonctionnement concluantes du privé et du public avec des programmes spéciaux ? J’aimerais que l’on m’explique.

Hugues Beauregard