Les réactions ont été nombreuses et partagées au texte « L’Occident doit intervenir militairement » de Rémi Landry, lieutenant-colonel des Forces armées canadiennes à la retraite et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, publié le 9 mars. Voici un aperçu des courriels reçus.

LISEZ le texte de Rémi Landry

Je partage cette opinion. Je suis profondément touchée dans mon humanité, comme je ne l’ai jamais été auparavant. Il faut avoir le COURAGE de nos convictions. Cette fois-ci, je crois qu’on paiera très cher notre inaction. Il est grand temps d’écraser la tête du serpent.

Arlette Raymond

Ce serait de provoquer la Russie et lui fournir une raison pour utiliser les armes nucléaires. Une telle demande est irresponsable.

Carole Harvey

Enfin, un discours réaliste et porteur de vraies solutions. Même si le président russe menace, je suis certain qu’il va y réfléchir à deux fois avant de s’attaquer à l’OTAN de front. Mais s’il veut y aller, je suis sûr qu’il y a des personnes hautement qualifiées au sein de l’armée russe qui réalisent que ce défi est orgueilleux et trop risqué pour la Russie même. L’OTAN a raté une belle occasion de prouver son intégrité, tout comme la Société des Nations (SDN) en 1939. Finalement, la gouvernance actuelle du Conseil de sécurité de l’ONU est, selon moi, dépassée. Le droit de veto n’est plus constructif, car les décisions ne sont plus prises en regard de la mission de l’organisation (protéger les gens), mais en fonction d’intérêts géopolitiques et de rapports de force entre des factions aux intérêts opposés. Seul un vote démocratique où tous ont un poids égal maintiendrait sa valeur.

Jocelyn Boyer

Cher monsieur, vous omettez de mentionner le risque d’escalade nucléaire, argument numéro 1 contre l’établissement du no fly zone, et vous ne proposez aucune stratégie concrète. C’est malheureux, mais le peuple ukrainien devra probablement baisser les armes et se résigner pour que cesse le cycle de la violence. Le règne de Poutine finira bien un jour. Il n’y a aucun motif valable pour faire la guerre, d’un côté ou de l’autre. « Mourir pour des idées d’accord, mais de mort lente… » (G. Brassens)

Pierre Côté, Shefford

Malheureusement, nos gouvernants, et très certainement les gouvernants américains, aussi bien que russes, ont misé sur les armes nucléaires comme moyen dissuasif depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quelle absurdité ! Il suffirait d’une étincelle pour déclencher le chaos, des centaines de millions de morts ! Oui, l’apocalypse ! Loin de prévenir la guerre, l’armement nucléaire et la peur de son utilisation justifient la non-ingérence et le laisser-faire. Paradoxalement, le seul homme d’État qui a eu l’audace de le remettre en question est un Russe ! Il s’appelait Mikhaïl Gorbatchev.

Mario Leclerc

Vous êtes déconnecté de la réalité, monsieur : une intervention en Ukraine des forces de l’OTAN nous précipitera dans la troisième guerre mondiale, une situation apocalyptique. Nous devons naviguer dans ce conflit avec doigté… comme nous le faisons en ce moment.

Claude Renaud

Tout en craignant une guerre mondiale, j’ai bien peur que vous ayez raison.

Mario Courchesne

Je partage entièrement votre point de vue, M. Landry, comme probablement la plupart des bonnes gens qui suivent l’évolution quotidienne de ce terrible massacre. Mais que vaut l’opinion d’un peuple contre des dirigeants qui préfèrent les sanctions à l’action.

Denise Lafond

Totalement en désaccord avec vous. Nous lancer dans la troisième guerre mondiale serait une pure folie. L’intervention en Bosnie/Serbie/Croatie était sous l’égide de l’ONU et ce sont des Casques bleus qui ont été envoyés pour rétablir la paix, et non pour se battre d’un côté comme de l’autre.

Johanne Fleury

J’avoue que nous ressentons de plus en plus un grand malaise à ne pas intervenir quand on voit toutes ces horreurs que le peuple ukrainien subit. Et si c’était nous ?

Odette Lapointe

Malheureusement en accord… mais, « idéalement », par une intervention chirurgicale menée par une petite équipe de l’OTAN, et très précisément ciblée sur Poutine et son entourage politique et militaire immédiat. Bien tristement…

Francine Trempe

Parfaitement d’accord avec cela. Poutine est renforcé dans sa décision, car il sait que les pays démocratiques ont peur d’agir. Après l’Ukraine, ce sera qui ?

Roger Bergeron

Je reconnais que l’auteur a raison sur plusieurs points, mais il n’aborde pas réellement une composante fondamentale dans ce conflit : l’extraordinaire puissance nucléaire dont dispose ce tyran. Il y a ici un changement de paradigme important. Nous ne sommes plus au Rwanda en 1994. Comment traiter avec un dictateur dont on ne connaît pas réellement l’état d’esprit et qui a la capacité de faire retourner le monde à l’âge de pierre ? Là me semble être l’enjeu fondamental actuellement pour les puissances occidentales. Toute réponse doit tenir compte de ce paradigme.

Alain Blanchette, Montréal

Sans être spécialiste en ces matières, j’ai tendance à penser comme vous, M. Landry. Laisser faire Poutine, c’est renier ce que nous sommes et assumer que nos chartes et institutions internationales ne sont en fait que de la frime. Bref, c’est renoncer à la démocratie et à l’humanité.

Élise Roy

Effectivement, ce n’est pas avec des sanctions économiques que l’on sauvera l’Ukraine. Il faut agir maintenant et avec force. L’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine est la seule option qui donnera une chance aux forces locales de combattre l’envahisseur russe. En ce qui concerne l’ONU, il y a déjà belle lurette que le droit de veto des cinq pays aurait dû être aboli ou, à tout le moins, mieux encadré pour éviter qu’une partie prenante d’un conflit puisse utiliser son veto.

Daniel Després, Trois-Rivières