Nos lecteurs sont partagés quant à l’application de la loi 101 au cégep, proposée par le Parti québécois. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite de notre appel à tous.

Le bon combat

Peut-on reprocher à des jeunes qui aspirent à être des citoyens du monde et à travailler dans un univers où le multilinguisme est un solide atout professionnel et culturel de chercher un moyen efficace d’apprendre l’anglais ? On ne verrait pas un tel exode vers les cégeps anglophones publics si les cours d’anglais offerts à l’école primaire et au secondaire assuraient aux élèves un apprentissage de qualité de cette essentielle langue seconde, ce qui n’est guère le cas à l’heure actuelle. Enfin, je crois que l’on rate la cible si on pense qu’en refusant l’accès des élèves francophones aux cégeps anglophones, cela va contribuer à protéger la langue française au Québec. On devrait plutôt travailler d’arrache-pied à améliorer les programmes de français et s’occuper du grave problème d’analphabétisme fonctionnel qui affecte la moitié de la population québécoise. Transmettre l’amour de la langue, des mots et de la lecture, notamment. Ça urge !

Anne-Louise Desjardins, Sainte-Adèle

Confiance plutôt que contrainte

Pourquoi ne pas faire confiance au bon jugement et au choix de chacun ? Des jeunes qui veulent parfaire leur connaissance d’une deuxième langue verront leurs chances augmentées sur le marché du travail à venir où la compétition est de plus en plus présente. Une deuxième langue devient un atout de plus. Pourquoi toujours trancher par des lois plutôt que faire confiance…

Louise Pouliot

Freiner l’hémorragie

Il était temps que le Parti québécois se prononce en faveur de cette mesure. Bien entendu, ce n’est pas elle seule qui va empêcher l’hémorragie actuelle, mais cela va certainement contribuer à la ralentir.

Luc Poulin

Un grand recul

Ça va être le nivelage pas le bas. Nos élèves et futurs employés vont être confrontés à la mondialisation où la langue anglaise domine. C’est un très grand recul pour le Parti québécois, sans compter qu’il renie son ancien chef, René Lévesque. Quelle honte.

Jean-Guy Desrochers, Dorval

C’est la maîtrise du français qui compte

Ne pas permettre aux jeunes de devenir bilingues est totalement inacceptable. Pourquoi ne pas simplement s’assurer que ceux qui désirent étudier dans un cégep anglophone maîtrisent le français ?

Céline Gauthier, Lac-Sainte-Marie

Du cégep à l’université

Oui, la loi 101 doit s’appliquer au cégep pour que la langue française soit la langue de travail, de communication et d’intégration des immigrants à la société québécoise. Pour que le français soit la langue commune au Québec, il est tout à fait normal que l’enseignement se fasse dans cette langue. Comme partout ailleurs dans le monde, la langue d’enseignement est la langue nationale. De plus, les jeunes d’aujourd’hui sont beaucoup plus bilingues qu’autrefois, avec le numérique, les réseaux sociaux, etc. Il est donc très facile aujourd’hui d’apprendre l’anglais, mais bien maîtriser la langue française parlée et écrite, c’est autre chose ! Autoriser l’accès au cégep en anglais signifie dans la majorité des cas des études universitaires en anglais, ce qui veut dire au moins cinq années d’études dans cette langue. Ça a un impact important sur la vie culturelle, sociale et professionnelle de ces étudiants.

Alain Mathieu

Pour parfaire son bilinguisme

L’anglais dans nos vies, c’est important : on vit en Amérique du Nord et la mondialisation est là pour de bon. Apprendre une deuxième langue pendant son primaire et son secondaire ne fait pas de nous des gens parfaitement bilingues. On nivelle par le bas. Les jeunes du Québec qui le désirent ne pourront pas étudier dans la langue de leur choix pour avoir ensuite avoir de meilleurs emplois. Ces jeunes francophones continuent de voir leurs amis francophones et leur famille est toujours francophone. On ne va pas perdre notre langue pour autant.

Nicole Bélisle

Notre identité est en cause

Je suis entièrement d’accord pour appliquer la loi 101 au cégep ! Nous, les francophones du Canada, devons nous tenir debout et défendre notre langue coûte que coûte, partout et sans cesse ! C’est notre culture et notre identité qui sont en cause ! Il faut valoriser notre belle langue, la mettre en valeur… comme les anglophones l’ont fait ! Il faut se battre, notre langue est menacée !

Martine Huot, Québec

Le choix d’une personne majeure

Quand on est majeur, on peut fréquenter l’institution d’enseignement de notre choix pour se donner le meilleur coffre d’outils en vue de notre future carrière.

André Landry

En anglais à ses frais

Je pense que les mêmes critères de la loi 101 qui ont été validés par les tribunaux doivent être appliqués aux cégeps, avec financement en conséquence. Que les candidats qui souhaitent fréquenter les cégeps anglophones paient le plein prix s’ils choisissent une autre langue d’éducation que celle définie dans la loi.

Jean-Marc Joset

Un outil, rien de plus

Je suis complètement en désaccord avec la position du Parti québécois. J’ai deux petits-fils qui ont fait leur cégep en anglais. Ils ont travaillé fort pour étudier dans une langue qu’ils ne maîtrisaient pas. Ils ont réussi et ils sont bilingues. Ils continuent de vivre en français et sont mieux outillés pour poursuivre leur carrière. Il ne faut pas empêcher les jeunes d’aller chercher les outils dont ils ont besoin pour réussir dans la vie.

Michel Boucher